Pas de répit pour le maire de Le Ferré, Louis Pautrel (Ille-et-Vilaine), qui délivre à une cadence infernale des cartes d’identité ou des passeports. Alors qu’en 2017, la plupart des communes perdaient cette compétence, faute de dispositif de recueil des empreintes digitales (DR), cette commune de 700 habitants, l’une des plus pauvres d’Ille-et-Vilaine a nagé à contre-courant.
« J’ai contacté le préfet au cours de l’été 2017 en sollicitant un dispositif de recueil, pour permettre à la commune de répondre aux besoins des habitants », explique l’édile, maire de sa commune depuis 2001, et qui semble plus que satisfait de la couverture médiatique dont il jouit depuis plusieurs jours, à l’approche des vacances d’été.
TF1, 20 minutes, Capital, M6, Europe 1, pour n’en citer que quelques-uns, se pressent en effet pour raconter comment cette commune rurale délivre une cinquantaine de pièces d’identité par semaine.
« Un pied de nez » en direction des métropoles
Des habitants viennent en effet de (très) loin pour récupérer les précieux sésames, qui leur permettront parfois de sauver leurs vacances. « Une personne m’a appelé très tôt ce matin, je la recevrai à 20h ce soir. Avec des justificatifs de type billets d’avion, il est possible d’avoir ses papiers sous 15-20 jours », explique le maire. Par ailleurs, la durée de validité des cartes d’identité a été prolongée de 10 à 15 ans en 2014 ; celles qui auraient dû se périmer en 2014 arrivent donc cette année à expiration.
Conséquence : la commune rayonne bien au-delà de son territoire, notamment auprès des vacanciers étourdis des métropoles, où les délais d’attente sont bien supérieurs. « Les gens viennent de Paris, de Nantes, de Tours, de Bordeaux, du triangle Rennes-Saint-Malo-Grandville… » énumère l’édile de 51 ans, qui évoque un « pied de nez » en direction des métropoles, lui qui est également président de l’Association des maires ruraux de France d’Ille-et-Vilaine.
Un « acte militant »
« Nous essayons de démontrer que dans une commune qui n’a que 700 habitants, on est en capacité d’offrir un service public d’aussi bonne qualité que dans les métropoles, voire de meilleure qualité avec une disponibilité plus grande pour répondre aux besoins des habitants », détaille-t-il.
Avec une dotation annuelle de 9 000 euros, et deux agents qui se relaient, le maire met lui-même la main à la pâte pour offrir ce service public et faire perdurer cet « acte militant », même s’il reconnaît que « ce n’est pas simple ». « On essaie d’en faire une douzaine par jour. La semaine dernière, on en a fait 33 sur la seule journée de vendredi ».
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