Les trottinettes électriques en libre-service et sans station (plus communément appelées en free-floating) font le buzz depuis leur arrivée en France, l’été dernier. Pour tenter d’éclairer le phénomène, 6t-bureau de recherche a publié, jeudi 6 juin, la première étude sur le sujet.
Grâce à des questionnaires et entretiens réalisés en avril 2019, l’étude révèle qui sont les usagers de ces trottinettes et quels en sont les usages principaux. Un travail pionnier soutenu par l’ADEME et susceptible d’aider les communes à mieux appréhender ce nouveau mode de transport.
Une flexibilité qui attire les jeunes
Le client-type de ces trottinettes électriques est un homme (66%), jeune (36 ans en moyenne), et dont le niveau de vie est globalement plus élevé que la population française (2 500€ à Paris contre 2 202€ pour l’ensemble de la population parisienne). Il s’agit aussi, pour plus de la moitié des usagers, d’un résident de la ville où le service est proposé. Ces usagers dits « locaux » sont surtout des étudiants et des cadres qui mettent en avant le côté « pratique » du service.
Le free-floating est le meilleur atout de ces trottinettes. Il offre aux usagers la possibilité de ne pas s’encombrer et d’effectuer des trajets moins balisé que ceux des transports en commun. Cette flexibilité se combine à un effet de rapidité, qui justifie l’usage de ces engins électriques pour 68% des usagers. L’inconvénient principal de ce fonctionnement reste l’absence de trottinette disponible à proximité, obligeant plus d’un quart des usagers à s’inscrire à plusieurs services à la fois.
Vers plus de réglementation
Le point brûlant concernant ces trottinettes est la mise en place d’une forme de réglementation. Si la majorité (82%) des usagers souhaite circuler sur piste ou bande cyclable, plus d’un tiers (35%) a roulé sur la chaussé lors de son dernier déplacement. Le partage de la voirie devient un sujet de préoccupation pour les communes accueillant ce type de service, alors même que de plus en plus d’accidents sont signalés.
Les chiffres de l’enquête le prouvent : une réglementation sur les trottinettes électriques aurait un impact net sur leur utilisation. A titre d’exemple, 58% des usagers diminueraient leur consommation du service si la vitesse maximale autorisée s’abaissait à 15km/h. Jeudi 6 juin, Anne Hidalgo a justement annoncé une série de mesures pour encadrer l’usage de ces trottinettes, dont le bridage de leur vitesse.
De nouveaux enjeux pour les communes
Si elles sont vite devenues le nouveau mode de transport à la mode, ces trottinettes ne concurrencent pas pour autant les autres services de transport. Près d’un quart des usagers (23%) les utilisent pour des trajets intermodaux et la moitié d’entre eux ont également conservé leur abonnement aux transports en commun. Cette complémentarité entre services est un nouvel enjeu dont les communes peuvent tenter de se saisir.
Enfin, plus d’un tiers (33%) des usagers sont des visiteurs étrangers. Les services de trottinettes électriques constituent de ce fait un nouvel atout de marketing territorial. Trouver le juste milieu entre cette attractivité locale et la réglementation du service, tel est désormais le défi que doivent relever les communes concernées.
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