Pouvez-vous préciser ce qui est prévu exactement pour l’accueil des collectivités locales sur data.gouv.fr ?
Dès sa sortie en décembre 2011, « data.gouv.fr » offrira la possibilité aux collectivités territoriales, qui le souhaitent, de publier leurs données grâce à un espace dédié. Elles pourront soit référencer des données de leurs propres sites Internet, soit les héberger sur « data.gouv.fr ».
La visibilité et le référencement de « data.gouv.fr » bénéficieront directement aux données publiées par les collectivités territoriales.
Je crois que le développement du portail doit se faire en adéquation avec les usages et les besoins des producteurs et des réutilisateurs. Nous organiserons donc des workshops (1) et des hackathons (2), l’idée étant de faciliter l’échange entre la communauté des développeurs et Etalab.
Les workshops accueilleront notamment des jeunes développeurs, des experts reconnus, et le cas échéant, des représentants des collectivités territoriales s’ils le souhaitent, bref tous ceux qui s’intéressent de près à l’Open Data en France.
Est-ce que vous allez associer à vos réflexions sur l’élaboration de licences des collectifs comme Veni, Vidi, Libri, Regards Citoyens ou Chapitre Creative Common France ?
Oui, nous associerons tout le monde. Je réfléchis actuellement aux modes de participation et de consultation les plus utiles et efficaces.
Vous parlez de la gratuité comme règle de base avec cependant la possibilité d’une redevance encadrée par un décret.
Le Premier ministre a décidé que tout nouveau projet de redevance d’une administration de l’Etat sera désormais soumis à son accord et le principe de sa création autorisé par décret. Cette décision s’inscrit dans un souci d’harmonisation et de cohérence de la politique de réutilisation des données publiques.
En tout état de cause, l’offre de licences devra garantir la sécurité juridique, tant pour les administrations que pour les réutilisateurs. Cette offre de licences doit aussi permettre d’harmoniser les pratiques en vigueur et de renforcer la lisibilité de la politique gouvernementale en la matière.
Je souhaite constituer un groupe de travail composé des différentes administrations concernées afin de proposer des dispositions sur les licences.
Des villes expriment leurs craintes de voir les données utilisées à des fins commerciales ou à des usages non conformes.
Si les développeurs et les entrepreneurs se saisissent des données publiques à des fins commerciales, il faut s’en féliciter ! L’ouverture des données publiques contribue à la croissance de l’économie numérique, participe à la vitalité du tissu des TPE-PME françaises, et donc à l’emploi dans notre pays. Selon une récente étude remise début mars à Eric Besson, la filière Internet a contribué en 2010 à environ 72 milliards d’euros au PIB de la France, contre 64 milliard d’euros en 2009.
Les données publiques intéressent largement au-delà du simple cadre de la mission de service public pour laquelle elles sont produites ou reçues. Chaque réutilisation, quelle qu’en soit la forme, valorise le travail des administrations
Vous parlez d’un site en version béta ?
Etalab mettra en ligne une version béta à la fin de l’année 2011 de « data.gouv.fr ». Elle intégrera les fonctionnalités nécessaires aux principaux usages (indexation des données, gestion des producteurs de données – notamment les collectivités territoriales – et outils statistiques).
L’équipe de développement de « data.gouv.fr » s’appuiera sur les méthodes agiles pour sa réalisation, ce qui permet de prendre en compte les besoins des réutilisateurs au cours du développement.
Le développement itératif est particulièrement adapté à la conception de « data.gouv.fr ». Il permet de séquencer le projet en plusieurs phases. La version béta sera ainsi enrichie par de nouvelles fonctionnalités dès le premier trimestre 2012.
Références
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 ensemble de sessions de travail consacrées à un thème Retour au texte
Note 02 terme utilisé par le monde de l’Open Data pour parler des rassemblement organisés, souvent le week-end, dans plusieurs villes pour écrire des applications utilisant les données ouvertes Retour au texte