Une réunion de coordination s’est tenue à l’hôtel de ville le 14 mars pour faire le point avec les associations rennaises investies dans la coopération avec la ville japonaise durement touchée. «Notre jumelage est actif, il se traduit par une quinzaine de projets par an, qui mobilisent directement entre 50 et 150 personnes. Nous souhaitons à présent exprimer notre solidarité tout en répondant aux besoins précis des habitants de Sendaï», expliquent les élus François André, adjoint au maire délégué aux finances, et Roselyne Lefrançois, déléguée aux affaires internationales.
Aide d’urgence de 50.000 euros
D’après les informations parvenues à Rennes, la ville nippone ne souhaite pas de dons en nature.
Les besoins sont davantage d’ordre financier, dans la perspective d’une reconstruction longue et difficile. «Nous allons proposer l’attribution d’une aide d’urgence de 50.000 euros lors du prochain conseil municipal d’avril», expliquent les élus rennais. Un compte spécial sera créé par le comité de jumelage pour recueillir les fonds, et diverses initiatives sont envisagées pour collecter l’argent, notamment l’organisation de concerts ou de spectacles. «Nous allons également créer dans les prochains jours un site internet d’information et de coordination des initiatives , précise Claudine Roux, président du comité de jumelage Rennes-Sendaï.
Force du lien
Dans un 2ème temps, les techniciens territoriaux rennais pourraient venir en aide à leurs homologues nippons, dans le domaine de l’urbanisme et des infrastructures, par exemple. « Nous ne devons pas prendre d’engagements que nous ne serions pas en mesure d’honorer, mais notre service des relations internationales s’est mobilisé dès le 11 mars pour contacter nos interlocuteurs sur place, leur dire notre solidarité et notre disponibilité à les aider », souligne Gilles Suignard, le directeur général des services de la ville de Rennes, en rappelant que «c’est lorsqu’on est face à la difficulté que l’on prend conscience de la force du lien avec une ville jumelée».
De son côté, Roselyne Lefrançois a indiqué que Sendaï avait elle aussi manifesté sa solidarité avec Rennes lors de l’incendie qui avait ravagé le Parlement de Bretagne en février 1994.
Comme dans toutes les histoires humaines, l’adversité renforce l’amitié.
44 ans de coopération décentralisée
Le jumelage entre Rennes et Sendaï a été formellement initié en septembre 1967.
Présenté comme l’un jumelages franco-japonais les plus dynamiques, il a connu plusieurs étapes.
Jusqu’en 1987, les échanges de personnes entre les deux villes demeurent relativement peu nombreux.
En 1987, un tournant est opéré dans la coopération, avec la venue du maire de Sendaï à Rennes, l’envoi d’une délégation rennaise et la création du comité de jumelage. Des actions sont initiées dans de nombreux domaines :
- la coopération municipale, avec l’accueil régulier de fonctionnaires japonais dans les services rennais;
- le sport, avec la participation de coureurs de Sendaï aux épreuves de «Tout Rennes court», et d’athlètes rennais au semi-marathon de Sendaï;
- l’enseignement supérieur, notamment via le centre franco-japonais du management, et des accords passés entre les universités rennaises et l’université du Tohoku;
- la culture, les échanges de citoyens et de jeunes…
A l’occasion du quarantième anniversaire du jumelage, en 2007, une délégation rennaise conduite par Edmond Hervé, le maire de l’époque, avait été reçue à Sendaï. «Nous conservons tous un souvenir exceptionnel de l’accueil qui nous avait été réservé», souligne Gilles Suignard, le DGS.
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