Jean-Denis Alandry, maire d’Alet-les-Bains, cité thermale de 480 habitants de la Haute-Vallée de l’Aude, va contester l’annulation par le tribunal administratif de Montpellier le 24 février du permis de construire de la nouvelle usine d’embouteillage de la société des Eaux d’Alet, délivré le 18 juillet 2008.
L’entreprise veut abandonner une usine ancienne située à proximité des thermes et de la base de loisirs, pour un nouveau site près de la gare SNCF, de l’autre côté du fleuve Aude. Ce projet bénéficie d’ailleurs de 2,3 millions d’euros de fonds publics (accords de subventions du conseil régional, du Feder et de l’État, via le Fnadt).
«Pour annuler le permis de construire le 24 février, le tribunal administratif a retenu la co-visibilité du site industriel avec l’abbaye, regrette le maire d’Alet-les-Bains. Nous contesterons la co-visibilité avec nos avocats. Si la cour administrative d’appel de Marseille ne nous entend pas, je suis prêt à aller devant le Conseil d’État.»
Proximité de sites classés
Avenir d’Alet, l’association qui contestait le permis de construire, a en effet argumenté sur la proximité du futur site avec une vingtaine de sites classés : pont romain sur l’Aude, vestiges d’abbaye, etc. L’avis conforme de l’architecte des Bâtiments de France, un rapport de la direction générale de l’architecture, le soutien du préfet de l’Aude et la forte mobilisation des élus locaux, du conseil général au député-maire de Limoux, n’ont pas convaincu le tribunal.
Le maire se dit aujourd’hui inquiet pour le maintien de la société Eaux d’Alet, et de la quinzaine de salariés : «Je n’ai pas encore pu parler au président de l’entreprise, mais il a déjà beaucoup attendu. Je ne sais pas s’il va vouloir attendre un an, ou deux, la décision de la cour d’appel. L’usine actuelle est obsolète et j’ai même la crainte d’une fermeture administrative de la Ddass.»
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