Le rapport de Serge Morvan, préfigurateur de l’agence nationale de cohésion des territoires, est très attendu… Mais il faudra encore s’armer de patience. Initialement prévues au 15 mai, les conclusions du commissaire général à l’égalité des territoires (CGET) ne seront connues qu’autour du 15 juin. C’est à Edouard Philippe que l’ex-directeur général des collectivités locales (DGCL) devrait remettre ses conclusions.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, le dossier est directement piloté à l’Elysée. Emmanuel Macron voit dans la future agence son arme numéro 1 contre les fractures territoriales qui rongent le pays. A ce stade, le Président se garde cependant de définir une feuille de route très claire pour la future structure.
Tout juste, a-t-il indiqué dans son discours sur les banlieues du 22 mai, qu’elle devait être « un opérateur de rattrapage des équipements qui permette, dans les quartiers comme dans les zones rurales, de mobiliser les financements publics et tous les acteurs ».
La banque des territoires lui brûle la politesse
Les partisans d’une superstructure qui regrouperait l’ensemble des moyens dédiés aux zones en difficulté y ont vu un encouragement. Mais les tenants d’une agence light, telle que la concevait l’ancien Commissaire général à l’égalité des territoires, Jean-Benoît Albertini (appelé à d’autres fonctions en avril), ne se sont pas sentis désavoués pour autant. Ils espèrent toujours un maintien du CGET.
En attendant d’être fixé, chacun place ses pions. Le bras financier de l’Etat, la Caisse des Dépôts, dévoile le 30 mai les contours de sa banque des territoires. « On fait tout à l’envers. On aurait dû définir les missions de l’agence avant d’évoquer les banlieues et le financement des territoires », déplore une source proche du dossier.
Une autre pointe les ratés de la communication présidentielle. Un monologue impressionniste d’1h30 en guise de non-plan pour les banlieues, une référence aux « mâles blancs » qui électrise le débat public… : les jugements sur le discours d’Emmanuel Macron du 22 mai ne sont pas tendres.
Après cette séquence pas totalement maîtrisée, l’exécutif veut rebondir, et vite. Le rapport du préfigurateur de l’Agence nationale de cohésion des territoires est
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