Dans une note pour la Fondation Jean-Jaurès, de février dernier, Jérôme Fourquet pointe « la sécession des classes favorisées » à Paris et, à un degré moindre, dans la plupart des grandes villes du pays. En l’espace de trois décennies, le phénomène a pris une ampleur inégalée, relève le patron du département « opinion » de l’Ifop.
Les cadres et professions intellectuelles, qui pesaient moins d’un quart de la population de la capitale, en représentent aujourd’hui près de la moitié. Sous l’effet conjugué de l’explosion des prix de l’immobilier et du boom du tertiaire, les ex-quartiers ouvriers des grandes villes se gentrifient à vitesse grand V. Le brassage social y est au plus bas.
« Les colonies généralistes organisées par les collectivités, où l’on envoyait les enfants, quel que soit leur milieu social, ont du plomb dans l’aile », note Jérôme Fourquet. Les « classes favorisées » privilégient désormais les séjours à thème (équitation, plongée…) pour leurs enfants. Les « colos » n’accueillent plus que 800 000 jeunes, contre quatre millions à leur firmament, dans les années 1960.
Exit aussi les grandes enceintes sportives auxquelles avait accès le populo. « Entre 2010 et 2013 ...
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Gazette des Communes
Références
- « Le Nouveau Clivage », avril 2018, éditions du Cerf.
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