Originaire de Villalet, un petit village de 88 habitants de l’Eure, Hélène usait du système D pour se rendre au lycée d’Evreux, situé à 16 kilomètres de la ferme familiale. Après 1 h 30 de transports, elle arrivait épuisée. Le bac en poche, elle n’a pas hésité. Direction la capitale pour suivre sa licence de cinéma.
« La campagne fait partie de mon identité, mais je ne pourrais pas y vivre à plein temps. J’ai besoin du bouillonnement de la ville. Les commerces, les cinémas, les musées sont accessibles et ouverts tard le soir. A la campagne, les sorties doivent être anticipées et il faut compter sur les autres pour se déplacer », raconte-t-elle. Pour les 1,6 million de jeunes ruraux de 15 à 29 ans, consulter un praticien de santé, rejoindre un club sportif, accéder à la formation de leur choix ou chercher un travail relève du parcours du combattant.
Des pôles universitaires à la campagne
Faute de perspectives sur ces territoires reculés, certains préfèrent s’envoler vers les métropoles. « Isolés dans leur village, les jeunes sont éloignés des centres universitaires concentrés dans les grandes villes. Même s’ils sont attachés à leur territoire, ils sont obligés d’être mobiles s’ils souhaitent suivre des études supérieures », constate Jean-Pierre Halter, sociologue associé à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire.
Confrontées à une pyramide des âges vieillissante, les collectivités tentent pourtant de convaincre les bacheliers de ne pas larguer les amarres.
Eviter la fuite des talents
Premier levier : développer des pôles universitaires à proximité de leur ...
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