Après deux délégations de service public dénoncées, une reprise en régie, le département des Yvelines a signé – en juin 2017 – un appel à manifestation d’engagement d’investissements (AMEI) inédit, en confiant à TDF le soin de fibrer la zone non dense, sans financement public. Avec des objectifs : économiser 120 à 150 M€ sur les budgets départemental et intercommunaux ; écarter tout risque dans le long terme ; et voir réalisés les travaux “par ceux dont c’est le métier”, confie-t-on à Versailles, où l’on n’est pas peu fiers d’avoir été les premiers en France “à mener un AMEI à terme avec succès, à l’échelle d’un département.”
Non respect du principe de solidarité
Depuis, le calendrier des travaux est respecté, mais ne fait pas le bonheur de tous. Avec des habitants estimant toujours que ça ne va pas assez vite et des maires ressentant leur forte pression, certains ont compris qu’il y avait une carte à jouer, à la limite du marché concurrentiel et du respect de la parole donné.
C’est le cas de l’opérateur historique dont l’attitude est d’autant plus inattendue qu’il a travaillé en partenariat avec les services départementaux pour créer cet AMEI, sans vouloir ensuite participer à la consultation. Le comportement irrite donc quand il cherche à ravir à TDF des communes sur lesquelles l’entreprise devait intervenir. “On vous a promis la fibre en 2019 ? Avec moi vous l’aurez 6 mois plus tôt” : tel est le discours tenu à un maire qui a décliné l’offre. En revanche, trois autres (à Beynes, Feucherolles, Chavenay, de 1800 à 7500 hab) ont signé les autorisations de voirie nécessaires.
La nouvelle serait bonne pour TDF en ne considérant que les travaux en moins à réaliser. Mais cette partie de réseau non louée par TDF aux autres opérateurs sera un manque à gagner. “C’est un mauvais coup porté, alors qu’on livrait tout sur un plateau pour 0€”, ne décolère pas le président du département, Pierre Bédier (LR) contre “ces maires qui ne respectent pas le principe de la solidarité et modifient le modèle économique de TDF.”
Il manque une loi pour sécuriser
“C’est plus irritant qu’inquiétant”, tempère Yves Cabana, directeur général du syndicat Yvelines numériques, qui modère le risque pour les finances départementales, tout en reconnaissant que les communes peuvent accepter l’opérateur de leur choix. “Le seul qui soit engagé vis-à-vis du Département, c’est TDF”, complète Aloïs Coget, directeur de mission à Calia Conseil, en reconnaissant “qu’il manque
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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