2017 est une bonne année pour la promotion immobilière, avec 157 827 réservations de logements, un chiffre en hausse de 5,9% par rapport à 2016. Le dernier trimestre 2017 a été particulièrement florissant, avec une hausse de 7,2% des réservations par rapport à 2016.
Pourtant, si l’on regarde le détail des chiffres, les promoteurs immobiliers ont de quoi s’inquiéter : cette hausse des réservations est plutôt due aux ventes en bloc de logements aux bailleurs sociaux, qui ont augmenté de 30,5%, alors que les ventes aux particuliers stagnent avec une hausse de 1,1%.
La loi SRU sert la promotion immobilière
Pour Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération de la promotion immobilière, ceci s’explique par le fait que « l’article 55 de la loi SRU s’applique à plein, de nombreuses communes doivent rattraper leur retard de production de logements sociaux, et donc les ventes aux bailleurs sociaux sont de plus en plus importantes, elles représentent environ 35 000 logements ».
Mais c’est aussi le signe « qu’il faut être vigilant sur les prix de sortie pour les ménages, même si le chiffre de 118 000 logements vendus aux particuliers reste important » poursuit-elle.
Cette forte progression en 2017 des ventes aux bailleurs sociaux pose également question pour l’avenir : la réforme des APL va impacter les finances des bailleurs sociaux, qui, depuis cet automne ont averti qu’ils devraient certainement remettre en cause les investissements prévus dans de nouvelles constructions.
On peut donc imaginer que les achats en bloc via la vente en l’état futur d’achèvement devraient accuser le coup dans les prochains mois.
Construire plus vite
Sur un an, les mises en vente de logements neufs ont augmenté de 4,6%, mais cette hausse reste insuffisante en volumes par rapport aux besoins, et l’offre commerciale se reconstitue trop lentement.
Le stock représente en effet 9,4 mois de commercialisation, contre 11,4 mois début 2016, ce qui montre le besoin de simplification pour accélérer la construction.
Or, le projet de loi Elan répondrait insuffisamment à cette question. « Il faut agir sur la simplification, sur des éléments d’accélération des chantiers, il faut aller plus loin. Mais le projet de loi manque un peu d’ambition, il contient peu d’éléments structurants », regrette Alexandra-François Cuxac.
« Il y a une volonté politique forte de moderniser, mais cela prendra deux ou trois ans avant d’en voir les premiers effets. La fiscalité est par ailleurs le grand absent du texte, tout comme la place du logement intermédiaire » juge cette spécialiste.
La présidente réclame en effet une fiscalité du logement libre alignée sur celle applicable au logement social.
Elle regrette enfin que rien ne soit prévu dans le texte pour encadrer l’instruction des permis de construire par les communes, qui s’étalerait parfois sur 8 à 10 mois, avec des pratiques de pré-instruction de plus en plus courantes. Le projet de loi contient en revanche la dématérialisation de la procédure d’instruction des permis de construire pour 2022, peut-être un élément d’accélération des projets.
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