L’Etat a officiellement enclenché la réforme de la fonction publique le 1er février. Il propose aux organisations syndicales (OS) représentatives une concertation jusqu’à la fin de l’année, articulée autour de quatre axes : un dialogue social plus fluide, une rémunération plus individualisée, un accompagnement des évolutions de carrières avec des portes de sortie vers le privé, un recours élargi aux contractuels.
Huit syndicats (1) ont fait savoir qu’ils organiseraient une journée de mobilisation contre cette réforme le 22 mars. Le dernier (CFDT) attend de voir comment les choses évolueront après les premières réunions avec le gouvernement. Ces quatre chantiers « ne présentent rien de nouveau, fulmine le président du Conseil supérieur de la FPT, Philippe Laurent. Dans les collectivités, nous sommes déjà dans ces démarches ».
Le maire (UDI) de Sceaux souhaite également que le gouvernement prenne en compte la spécificité de la territoriale, avec ses 55 000 employeurs. La crainte ? Qu’une réforme de la fonction publique faite pour l’Etat ne vienne casser ce qui fonctionne dans la territoriale.
Mécontentement unanime
Alors, la territoriale est-elle réellement menacée ? Le candidat Macron voulait décorréler le point d’indice entre les trois versants de la fonction publique, supprimer 120 000 postes de fonctionnaires (dont 70 000 dans la FPT), recourir davantage aux contractuels… Arrivé au pouvoir, il n’a pas mis longtemps à mettre en œuvre le gel du point d’indice, à rétablir le jour de carence, à augmenter la CSG…
Contrairement à ses discours tenus lors de la Conférence des territoires du 17 juillet et du 100e congrès des maires, fin novembre, le projet de la différenciation du point d’indice n’est pas réapparu en février. Abandon ou gestion des annonces chocs ? Face au mécontentement unanime de la territoriale, le gouvernement a nommé Olivier Dussopt secrétaire d’Etat auprès du ministre chargé de l’Action et des comptes publics. Un élu local pour rectifier le tir ou pour faire passer la pilule de l’économie budgétaire ?
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Réforme de la fonction publique : quels agents pour quels services publics ?
Sommaire du dossier
- Réforme de la fonction publique : un texte final qui prétend allier souplesse et fermeté
- Réforme de la fonction publique : stupeur et tremblements dans le monde local
- Fonction publique : « Cette loi n’a pas reçu l’attention qu’elle méritait »
- Le programme Action publique 2022 réglera-t-il les difficultés de la FPT ?
- « Le service public local doit répondre aux aspirations d’aujourd’hui » – Cendra Motin
- « Un grand soir de la fonction publique, non ! Simplifier, oui ! » – Stéphane Pintre
- « Opérer une révolution managériale » – Johan Theuret
- « Nous avons besoin d’une fonction publique qui respire mieux » – Fabien Tastet
- L’union (presque) sacrée des syndicats
- Réforme de la FPT : les trois organismes « historiques » en alerte
- Réforme de la fonction publique : le CSFPT se voit en interlocuteur naturel du gouvernement
- Les centres de gestion renforcent leur capacité de mutualisation
- Le CNFPT parie sur un développement à moindre coût
- Les élections professionnelles, une échéance aux multiples enjeux
- Réforme de la fonction publique : quatre chantiers qui interrogent
- [Interview] Pierre-Yves Blanchard : « Je ne crois pas à « un grand soir » des contractuels, mais plutôt à des réglages. »
- [Débat] AP 2022 : les territoriaux (très) agacés par la méthode
- Fonction publique : « En Wallonie, l’emploi des contractuels est encouragé »
- « La réforme ne doit pas transposer dans la territoriale les rigidités de l’Etat » – Philippe Laurent
- La réforme de la fonction publique interroge les territoriaux
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