[Vincennes (Val-de-Marne) 49 150 hab.] FranceConnect (FC), développé par l’Etat, offre la possibilité aux citoyens de s’identifier facilement sur un site qui a implémenté son bouton. L’usager n’a en effet qu’à cliquer sur le bouton FC et utiliser l’identifiant de son compte « impots.gouv.fr », « ameli.fr » ou « laposte.fr ». Il est alors automatiquement reconnu par le site sur lequel il veut pénétrer. De plus, FC propose une navigation « sans couture » entre les sites qui l’ont intégré : pas besoin de se réidentifier quand on passe de l’un à l’autre.
C’est cette fonctionnalité qui a intéressé Didier Testelin, directeur de l’innovation numérique et des systèmes d’information de la ville de Vincennes, qui réfléchissait à la refonte de plusieurs de ses sites. Il a eu l’idée de l’employer en interne pour que les citoyens qui utilisent différents e-services de ses portails n’aient pas besoin de s’identifier à plusieurs reprises.
Une navigation sans couture
Ainsi, il est aujourd’hui possible de réserver un livre sur le portail de la médiathèque de Vincennes, de payer la cantine de ses enfants et de consulter le nombre de points restants sur son permis de conduire, en cliquant une seule fois sur le bouton FranceConnect. Autre avantage : la ville a pu abandonner son propre système d’identification unique (en anglais, Single Sign On ou SSO) qui permettait déjà cette navigation sans couture. Des économies non négligeables, car ce système était coûteux à entretenir : « Nous devions demander à nos éditeurs de développer les connecteurs spécifiques et, à chaque nouvelle version, nous devions financer des développements sur mesure coûtant entre 3 000 et 4 000 euros. Aujourd’hui, ce n’est plus nécessaire. Le coût du SSO n’est plus porté à notre niveau mais par l’Etat », se réjouit Didier Testelin.
Il avoue qu’au départ il était un peu méfiant. « J’avais plutôt un a priori négatif vis-à-vis de FranceConnect. Avec le portail service-public.fr, l’Etat n’avait pas réussi à faire prendre la mayonnaise auprès des éditeurs et des collectivités. J’avais peur que ce soit identique avec FranceConnect. Puis j’ai constaté que le déploiement auprès des éditeurs de logiciel avait vraiment été pensé avec des kits de développement. J’ai été convaincu lorsque j’ai vu que des applications importantes du marché intégraient le bouton FranceConnect », explique-t-il.
Périmètre étendu des utilisateurs
Deux de ses éditeurs avaient déjà implémenté FC dans leur portail et le troisième a accepté de le faire à sa demande, comprenant que d’autres collectivités pourraient être intéressées. Didier Testelin regrette tout de même que FranceConnect ne soit utilisable actuellement que par les personnes détenant un avis d’imposition ou un compte à la Sécurité sociale. Or les adolescents qui veulent se connecter sur le portail de la médiathèque de Vincennes, par exemple, n’en possèdent pas. Cela devrait changer puisque depuis le 6 novembre dernier, FC propose un nouveau fournisseur d’identité. Avec Mobile connect et moi, les possesseurs d’un téléphone portable (abonnés Orange pour commencer) pourront aussi s’identifier.
FranceConnect, qui compte actuellement 3,25 millions de connectés, va donc encore accroître le périmètre de ses utilisateurs. Il table sur 10 millions d’usagers d’ici à la fin 2018. De plus en plus de sites proposent d’utiliser FranceConnect : environ 300 fournisseurs de services ont intégré son bouton, dont une centaine de collectivités.
Contact : Didier Testelin, directeur de l’innovation numérique et des systèmes d’information, dtestelin@vincennes.fr
Cet article est en relation avec les dossiers
- Comment les outils numériques renouvellent la démocratie locale
- Smart city : les clés de la ville intelligente
Thèmes abordés
Régions