Aux termes de l’article L. 17 du code électoral, « une liste électorale est dressée pour chaque bureau de vote par une commission administrative (…) ». L’ouverture de bureaux de vote au sein des établissements pénitentiaires imposerait donc la création de listes électorales spécifiques afin de constituer les listes d’émargement. Les mouvements d’entrée et de sorties de personnes au sein des centres pénitentiaires rendent presque impossible la tenue à jour d’une telle liste dont la compétence relève de la commission administrative de révision des listes électorales et non de l’administration pénitentiaire. Par ailleurs, la création d’un bureau de vote au sein d’un établissement pénitentiaire, qui ne rassemblerait que quelques électeurs, est contraire au principe constitutionnel du secret du vote (article 3 de la Constitution), rappelé par l’article L. 59 du code électoral.
Pour s’inscrire sur les listes électorales, un détenu justifie, comme tout électeur, de son identité, sa nationalité et son attache avec la commune. Dans le cas où il ne possède plus aucun lien avec son ancienne commune, il est autorisé à s’inscrire au titre du domicile dans la commune où est établi l’établissement pénitentiaire afin qu’il puisse exercer son droit de vote. Des permissions de sortie sont facilitées lors des scrutins lorsque les détenus en font la demande auprès du juge d’application des peines. De plus, les personnes incarcérées ont en l’état actuel du droit la faculté d’exercer leur droit de vote par procuration.
Des instructions sont régulièrement données par les services du ministère de la justice aux chefs d’établissements afin de leur indiquer les dispositifs à mettre en œuvre pour sensibiliser les détenus à l’exercice du droit de vote et leur indiquer les modalités d’établissement des procurations sur le lieu de détention. Enfin, en amont du scrutin, l’administration pénitentiaire met tout en œuvre pour garantir la bonne information des détenus en matière d’inscription sur les listes électorales, leur rappeler la date du scrutin ainsi que les modalités d’exercice du droit de vote. Des actions de sensibilisation sont menées à bien avec les associations partenaires et le Défenseur des droits.
Références
Question écrite de Michel Vergnier, n° 100922, JO de l'Assemblée nationale du 28 février 2017
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