Que reprochez-vous à l’organisation territoriale actuelle ?
L’intercommunalité est peu démocratique. Elle consiste à contourner un certain nombre de villes centres et de petites communes. Elle engendre des coûts et des doublons. Quant aux métropoles, elles concentrent les moyens au bénéfice des mêmes. Dans mon département, Toulon est suréquipée au détriment du Haut-Var et de l’Est Var. Les régions ont, elles, embauché à tour de bras, augmentant massivement le montant des impôts locaux. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, cela a été pendant des années la politique du président socialiste Michel Vauzelle. Peu efficaces et très coûteuses, les nouvelles grandes régions parlent directement à Bruxelles et affaiblissent l’Etat. Les Français ne connaissent pourtant pas leurs élus régionaux. Ceux de l’Union européenne, je n’en parle même pas… Une addition de faiblesse n’a jamais fait une puissance.
Pourquoi souhaitez-vous revenir au triptyque commune-département-Etat ?
Le maire est l’élu le plus apprécié des Français. C’est à lui de décider. Les transferts obligatoires des communes vers les intercommunalités ne sont pas acceptables. Les maires doivent pouvoir déléguer certaines compétences dans des syndicats intercommunaux comme les déchets ou les transports et en conserver d’autres. Le département, lui, garde toute sa pertinence. Il assure les services publics en zone rurale et de grands investissements. Nous sommes favorables à ce que les conseillers départementaux siègent dans des régions transformées en syndicats interdépartementaux. Il nous faut un Etat stratège, un Etat fort qui nous permet d’avoir des collectivités territoriales libres, sans être contraintes comme elles le sont aujourd’hui. La quintessence du jacobinisme, ce n’est pas le programme du Front National, mais l’organisation actuelle. Nous sommes loin de l’idéologie. Nous allons mener la révolution de la proximité.
Ce nouveau chamboule-tout ne va-t-il pas un peu plus déstabiliser les collectivités ?
Ce que nous proposons n’est pas un chamboulement, mais une simplification qui rapportera 10 milliards d’euros par an grâce à la suppression des doublons, des conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux et une rationalisation des strates administratives. Quand des compétences seront transférées, comme l’aménagement du territoire vers l’Etat, les fonctionnaires le seront aussi. Là où nous supprimerons des doublons, les postes des agents qui partent à la retraite ne seront pas renouvelés.
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