1-L’enseignement musical en pleine recomposition territoriale
L’association professionnelle Conservatoires de France a tenu ses journées d’étude les 19 et 20 janvier 2017 à Montpellier, avec, comme thème principal de réflexion, l’impact de la loi NOTRe du 7 août 2015 sur l’organisation territoriale des conservatoires et écoles de musique. Déjà souvent associés au sein d’un réseau, les établissements d’enseignement musical font face à une accélération des démarches de mutualisation et de constitution d’équipements multi-sites. Avec tout ce que cela implique de problématiques en termes de financements, de RH, de politique culturelle… Six enjeux ressortent principalement des retours d’expérience. La mutation du concept de « rayonnement », qui sert de base au classement des conservatoires opéré par l’Etat, conforte les professionnels dans la nécessité d’aller vers une logique de labellisation. Une cause défendue par Conservatoires de France, et expliquée à la Gazette par son président, Jean-Marcel Kipfer.
2-Syndicats d’artistes versus centres dramatiques nationaux : danger pour la diffusion de la création dans les territoires
Le 21 février 2017 sera une nouvelle étape dans le bras de fer qui oppose les syndicats et les centres dramatiques nationaux (CDN) à propos de l’accord de 2003 sur l’emploi artistique : ce jour-là, les 15 centres dramatiques nationaux assignés en justice, avec le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), et les 5 syndicats plaignants, pourront déposer leurs conclusions devant le Tribunal de grande instance de Paris. La date de cette audience de « mise en état » a été fixée le 11 janvier, date à laquelle le Syndeac a publiquement sonné l’alarme sur « l’impasse » dans laquelle se trouvent les CDN. Ce conflit, qui a tout du casse-tête, risque de ruiner des décennies de travail esthétique en lien avec les territoires d’implantation des CDN, avec des conséquences en chaîne qui pourraient toucher de plein fouet la diffusion du spectacle vivant et le travail d’action culturelle auprès des publics.
3-Patrimoine et développement économique peuvent se nourrir mutuellement, la preuve par l’exemple à Aubusson, avec la Cité internationale de la tapisserie
Ouverte en juillet 2016, à Aubusson (Creuse), la Cité internationale de la tapisserie abrite les collections de l’ancien musée. Pour assurer la survie d’un savoir-faire ancestral labellisé par l’Unesco et renforcer l’attractivité du territoire, le nouvel équipement patrimonial s’est invité dans le monde du développement économique. Ainsi, au printemps 2017 sera lancé un marché public de tapisserie pour tisser les œuvres des trois lauréats du 7ème appel à création lancé par la Cité, dont les lauréats ont été désignés en novembre 2016. Mais cette démarche est loin d’être la seule trouvaille des responsables de l’équipement pour marier enrichissement patrimonial et dynamisation du tissage artisanal.
4-Quinquennat « Hollande » et politiques culturelles locales, une loi-fleuve, mais pas de ligne directrice
En matière de culture, les années « Hollande » resteront marquées par le long chantier de la loi sur la liberté de création, l’architecture et le patrimoine (CAP) du 7 juillet 2016 et la baisse des dotations de l’Etat, qui a contraint beaucoup de collectivités à réduire leurs politiques culturelles. Mariette Sibertin-Blanc est maître de conférence en aménagement et urbanisme à l’Université Toulouse-Jean Jaurès. Ses travaux au sein du Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, Sociétés et Territoires portent notamment sur les politiques culturelles territoriales. La Gazette lui a demandé ce qu’il fallait retenir du quinquennat de François Hollande.