A un peu plus d’un an des présidentielles, les parlementaires sont sur le point de modifier certaines règles qui sont applicables à cette élection. « Le toilettage traditionnel », selon Elisabeth Pochon (PS – Seine-Saint-Denis), rapporteur du texte.
Après l’échec des négociations devant la commission mixte paritaire, la proposition de loi organique de modernisation de la présidentielle était de retour devant la commission des lois mercredi 23 mars et en nouvelle lecture devant l’Assemblée nationale jeudi 24 mars. Le texte a été adopté. Mais pour que les modifications qu’entraîne ce texte soient applicables aux présidentielles de 2017, il faudra aller vite, puisque le vote définitif du texte doit avoir lieu au moins un an avant l’élection. C’est-à-dire avant fin avril.
Les nouvelles dispositions de ce texte concernent notamment les règles concernant les 500 parrainages d’élus nécessaires à toute candidature pour la présidentielle. Et les petits partis craignent que ces mesures ne verrouillent encore davantage l’élection, en leur compliquant la course aux parrainages.
Publication intégrale de la liste des « parrains »
Jusqu’à aujourd’hui, le candidat à l’élection présidentielle devait rassembler 500 parrainages de conseillers régionaux ou départementaux, de maires ou de parlementaires, pour les remettre au Conseil constitutionnel. Mais si cette proposition de loi est définitivement adoptée, les élus devront remettre directement leur présentation au Conseil. De plus, la liste des parrains de chaque candidat sera désormais publiée en intégralité. Par cette disposition, la majorité souhaite « éviter les dérives du système actuel, à savoir les menaces, pressions et harcèlements sur les petits maires », comme l’a rappelé Elizabeth Pochon devant l’Assemblée nationale.
L’argument opposé, qui revient régulièrement dans la bouche des élus des petits partis, c’est que la publication de certains noms seulement, comme effectué pour le moment, garantit une certaine discrétion, et permet donc aux élus locaux de parrainer n’importe qui, sans que cela ne soit nécessairement interpréter comme un soutien audit candidat.
Il existe un point partagé par l’ensemble des députés. C’est la possibilité du parrainage par transmission électronique, par exemple par email. Mais cela ne sera pas mis en place d’ici l’élection de 2017. « Il n’est pas possible de mettre en place un système fiable et sécurisé sur l’ensemble du territoire suffisamment rapidement », explique Elizabeth Pochon. Ce sera prêt pour 2020.
Domaines juridiques