Par un communiqué de presse du 9 juin, le syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), qui alimente en eau potable 144 communes de la région parisienne, soit 4 millions de consommateurs, attaque « l’article consternant » paru le même jour dans le Canard Enchainé.
Accusé d’avoir « aidé » Veolia Eau à emporter la délégation de service public, le syndicat affirme que « la mise en concurrence a été frontale et strictement respectueuse des textes ».
Dans un communiqué du 18 mai 2010, Suez Environnement et sa filiale Lyonnaise des Eaux, restés seuls en lice avec Veolia Eau, avait annoncé avoir « pris acte de la décision du Sedif d’écarter son offre ». Ce qui permet, dans les faits, à Veolia, de conserver le contrat dont elle est titulaire depuis 1923.
Concernant la politique des tarifs évoquée dans l’article, le Sedif mentionne que la diminution se chiffrera « en dizaine de centimes » et indique que « cette baisse de prix se situera en haut de la fourchette citée par « Le Canard » (….). Cette baisse de prix est obtenue alors même que le délégataire pressenti consent, sur la période, près de 100 millions d’euros d’investissements nouveaux financés sur sa « part » du prix de l’eau ».
D’après l’AFP qui rapporte les termes d’un porte-parole du Sedif, le prix total de l’eau pour les Franciliens dépendant du Sedif est en moyenne de 4,07 euros par mètres cubes, variant de 3,20 euros à 5,50 euros selon les communes. Enfin, le Sedif « conteste le bien-fondé des observations (ndlr, de mauvaise gestion) prononcées par la Chambre régionale des comptes » et reprises par le journal.
Cette épisode marque un pas de plus dans la polémique qui entoure le plus important marché de délégation de service public en Europe. Ce dernier, d’un montant de 371 millions d’euros, expire fin 2010. Les élus du Sedif sont appelés à voter le 24 juin 2010 sur le choix du délégataire et sur le projet de contrat.
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