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Réforme des retraites

« On ne vend pas de fausse monnaie », assure Philippe DesfossĂ©s, directeur de l’ERAFP

Publié le 28/05/2010 • Par Virginie Fauvel • dans : A la une, A la une emploi, France

Philippe Defossés, directeur de l'ERAFP
ERAFP
Alors que la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP) est parfois critiquée pour son faible rendement technique - 4, 075% par an en 2009 -, Philippe Desfossés, directeur de l'ERAFP, l'établissement qui gère la RAFP, revient sur la genèse de son établissement et explique la politique de prudence qu'il met en oeuvre.

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Au cours des dĂ©bats sur la rĂ©forme des retraites de la fonction publique, la retraite additionnelle a fait l’objet de critiques :  assiette de cotisation trop petite, existence de l’ERAFP trop rĂ©cente ; la RAFP ne gĂ©nèrerait pas un « vĂ©ritable » complĂ©ment de retraite…
L’ERAFP a Ă©tĂ© créé avec le souci de respecter l’Ă©quitĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle, c’est Ă  dire de faire payer le vrai prix de la retraite afin d’assurer une prestation Ă©quitable aux bĂ©nĂ©ficiaires actuels mais aussi futurs. C’est guidĂ© par ce principe que le conseil d’administration a fixĂ© l’Ă©quilibre de dĂ©part du rĂ©gime tel que le rĂ©sume son rendement technique.
En clair, quand l’ERAFP a Ă©tĂ© mis en place, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© qu’un euro de cotisation versĂ© au RAFP permettait d’acheter un point qui lui-mĂŞme donnerait droit Ă  une rente viagère de 4 centimes d’euros. Le rendement technique – le rapport entre la valeur de service du point et sa valeur d’acquisition – est de 4,075 % en 2009. Cela signifie qu’il faudra 25 ans  pour rĂ©cupĂ©rer l’argent placĂ©. C’est long et le rendement est faible, certes,  mais on ne vend pas de fausse monnaie !
Le rĂ©gime de la RAFP est solide, Ă  la diffĂ©rence de certains rĂ©gimes qui affichent des rendements de 12%, voire plus. Un rendement de 12% signifie qu’il suffit de 8,5 annĂ©es pour rĂ©cupĂ©rer ses cotisations. Est-ce raisonnable au regard de ce que nous savons de l’espĂ©rance de vie Ă  60 ans ? Les jeunes cotisants peuvent-ils espĂ©rer dans 20, 30 ou 40 ans bĂ©nĂ©ficier des mĂŞmes prestations ? Personnellement j’en doute.

J’interpelle ceux qui nous reprochent notre prudence et la modicitĂ© du rendement technique : que nous suggĂ©rez-vous ? Des fonds de pension Ă  l’anglo-saxonne qui « tirent des plans sur la comète » et escomptent des taux de rentabilitĂ© de leur placements beaucoup trop optimistes, ce qui d’ailleurs pousse Ă  investir dans des actifs très risquĂ©s tels que ceux de Madoff ?

Notre conseil d’administration est très clair sur ce point : nous devons ĂŞtre très prudents dans la manière dont nous escomptons l’avenir, c’est Ă  dire dont nous prenons en compte les rendements de nos futurs placements. La durĂ©e moyenne de nos engagements porte sur 30 ans. C’est ce qui nous diffĂ©rencie de l’assurance-vie.
La durĂ©e de montĂ©e en charge de l’ERAFP sera très longue et ce n’est que dans une quarantaine d’annĂ©es qu’il parviendra Ă  sa pleine charge. Pendant de nombreuses annĂ©es, le rĂ©gime va recevoir des cotisations dont le montant sera très supĂ©rieur aux prestations versĂ©es. Le solde net ( cash flow net positif) permettra Ă  l’ERAFP d’investir plus d’1 milliard d’euros par an pendant les 20 prochaines annĂ©es.

La secrĂ©taire fĂ©dĂ©rale de la CGT, Sandrine Mourey, a Ă©mis le souhait de voir l’ERAFP disparaĂ®tre…
L’ ERAFP est le seul « vrai » fonds de pension, crĂ©e par l’Etat, gĂ©rĂ© par un conseil d’administration composĂ© notamment de 8 reprĂ©sentants syndicaux (plus 8 reprĂ©sentants des employeurs et 3 personnalitĂ©s qualifiĂ©es), parmi lesquelles la CGT. La CGT contribue donc Ă  dĂ©finir la politique de gestion de l’ERAFP ! La position de la CGT peut donc paraĂ®tre Ă©tonnante.

Je rappelle que l’ERAPF a Ă©tĂ© mis en place par la rĂ©forme Fillon, en 2003. A l’Ă©poque, les primes et rĂ©munĂ©rations accessoires – 22 Ă  23% de la rĂ©munĂ©ration en moyenne – ne faisaient pas l’objet de cotisation pour la retraite. Le taux de remplacement de 75% n’Ă©tant calculĂ© que sur la seule base du traitement indiciaire.
Certains syndicats militaient pour que les primes soient intĂ©grĂ©es dans le traitement de base. Plusieurs d’entre eux Ă©taient farouchement opposĂ©s Ă  un fonds de pension gĂ©rĂ© en points selon la technique de la capitalisation.
Nombreux étaient ceux qui pensaient que le gouvernement ne pouvait pas intégrer les primes dans le traitement de base pour plusieurs raisons :

  1. Il est impossible d’harmoniser les grilles de la fonction publique ;
  2. Les primes sont une variable d’ajustement nĂ©cessaire de la rĂ©munĂ©ration ;
  3. Comme dans le privé, les primes ne sont pas cotisées, elles coûtent moins cher.

Un accord s’est finalement dĂ©gagĂ© autour de la mise en place d’un rĂ©gime de retraite en rĂ©partition intĂ©gralement provisionnĂ©. La retraite additionnelle a Ă©tĂ© créée, mais son assiette est plafonnĂ©e Ă  20% du traitement indiciaire. C’est ce que l’on appelle l’effet d’Ă©crĂŞtement. Les fonctionnaires cotisent dĂ©sormais sur leurs primes, mais dans la limite de 20% du traitement indiciaire. Les montants ainsi plafonnĂ©s sont soumis Ă  un taux de cotisation de 10%, rĂ©parties Ă  parts Ă©gales entre employeurs et fonctionnaires. Elles reprĂ©sentent 1 milliard 700 millions d’euros par an.

Les fonds  de l’ERAFP sont placĂ©s sur les marchĂ©s boursiers. N’est-ce pas dangereux de spĂ©culer avec la retraites des fonctionnaires ?
La RAFP est un système prĂ©financĂ©, Ă©tabli sur le modèle de la rĂ©partition, intĂ©gralement provisionnĂ©e. C’est le placement de l’argent cotisĂ© qui va permettre d’honorer la promesse faite aux cotisants et aux bĂ©nĂ©ficiaires. Notre mission consiste Ă  faire en sorte que la façon dont on place l’argent permette de reverser la prestation promise mĂŞme si le versement de celle-ci interviendra dans 40 ans pour les plus jeunes de nos cotisants.
Pour ce faire, notre conseil d’administration pratique une politique financière de l’Investissement socialement responsable (ISR) qui consiste Ă  concilier performance financière, maĂ®trise des risques et engagement socialement responsable.  Les 5 valeurs sur lesquelles repose l’ISR sont : 

  • Etat de droit et droits de l’homme
  • Progrès social
  • DĂ©mocratie sociale
  • Environnement
  • Bonne gouvernance et transparence

En rĂ©sumĂ©, l’ERAPF peut investir dans tout ce qui autorisĂ© est par l’Etat et qui se positionne par rapport Ă  ces enjeux.  Nous avons une approche pragmatique. On n’exclut pas, par exemple, d’investir dans le nuclĂ©aire si les sociĂ©tĂ©s ont des positions qui respectent nos prĂ©occupations. Nous n’avons pas de posture morale. On prend l’Ă©conomie telle qu’elle est.
Dans les faits, l’essentiel des actifs du rĂ©gime sont des obligations souveraines ou assimilĂ©es (Banque mondiale, CADES, grandes collectivitĂ©s locales, etc.) Ces actifs reprĂ©sentent 83% de l’actif du rĂ©gime.

Pour ce qui est du portefeuille d’actions, l’ERAFP a confiĂ© sa gestion

  • pour les actions dite « zone Euro » Ă  
  1. IDEAM,
  2. Robeco AM,
  3. BNP Paribas AM
  4. Pictet AM.
  • pour les actions internationales Ă 
  1. Allianz
  2. State Street

Les gĂ©rants sĂ©lectionnĂ©s s’engagent Ă  optimiser le rendement financier des fonds comme la performance ISR. Cela signifie que ne peuvent entrer dans notre portefeuille que des Ă©metteurs qui atteignent une note minimale au point de vue ISR. La seule performance financière en saurait suffire Ă  les rendre acceptables.
Nous n’avons en revanche aucun lien organique avec la Caisse des DĂ©pĂ´ts.

L’ERAFP a Ă©tĂ© mis en place par la loi d’aoĂ»t 2003 ; les fonctionnaires cotisent depuis 2005. Combien de cotisants peuvent Ă  ce jour liquider leur retraite additionnelle en rente ? 
L’ERAFP compte 4, 7 millions de cotisants. Les investissements rĂ©alisĂ©s Ă  ce jour s’Ă©lèvent Ă  9 milliards d’euros. Le nombre minimum de points qu’il faut atteindre pour partir avec une rente a Ă©tĂ© fixĂ© Ă  5.125 points. Sachant que la valeur du point est de 0,04108 euros et que la rente minimale a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  18 euros par mois, il y a, Ă  ce jour, assez peu de bĂ©nĂ©ficiaires qui partent avec une rente. Bien Ă©videmment, ce nombre va augmenter assez rapidement pendant les prochaines annĂ©es.

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« On ne vend pas de fausse monnaie », assure Philippe DesfossĂ©s, directeur de l’ERAFP

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BEYNA Jean-Michel

31/05/2010 10h23

La position du Directeur de l’ERAFP est frappĂ©e au coin du bon sens: on ne peut pas ĂŞtre gestionnaire d’un fonds de pension public et agir comme le font les fonds de pension anlo-saxons pour la plupart qui recherchent des rendements très Ă©levĂ©s Ă  court terme et qui n’hĂ©sitent pas Ă  spĂ©culer de manière très hasardeuse pour atteindre ces rendements Ă©levĂ©s.
Car qu’on le veuille ou non, il semble très diffcile de trouver une solution aux retraites que par un système ou un autre, entre retraite par rĂ©partition ou retraite par capitalisation. La solution durable ne viendra que par une complĂ©mentaritĂ© entre les deux systèmes. Lionel Jospin en son temps l’avait bien prĂ©vu avec la mise en place du Fonds de RĂ©serve des Retraites – FRR devant venir combler le dĂ©ficit prĂ©visible du rĂ©gime des retraites. Il est dommage que ce FRR ne soit plus en première ligne comme solution alternative au dĂ©bat que nous vivons actuellement sur les retraites oĂą on veut nous enfermer dans une logique menant tout droit soit Ă  repousser l’âge de la retraite soit Ă  accroĂ®tre de fait les cotisations. Le principe du FRR Ă©tait bien la solution permettant de contourner ce dĂ©bat en constituant une Ă©pargne collective dont le produit doit venir combler le dĂ©ficit. D’oĂą l’importance de gĂ©rer prudemment cette Ă©pargne collective et de continuer Ă  l’alimenter pour que le produit, en d’autres termes les intĂ©rĂŞts gĂ©nĂ©rĂ©s par le capital Ă©pargnĂ©, soit consĂ©quent. Il semble malheureusement que le FRR n’ait plus Ă©tĂ© abondĂ© par l’Etat et pire encore ait Ă©tĂ© ponctionnĂ© pour rĂ©sorber une partie des dĂ©ficits des rĂ©gimes de retraites. C’est clair qu’en mangeant le capital, il y ait peu de chance de jouir un jour du fruit des intĂ©rĂŞts.
Par ailleurs, une gestion Ă©thique des fonds de pension n’est pas Ă  condamner, bien au contraire. Les fonds de pensions anglo-amĂ©ricains devraient bien s’inspĂ©rer de la prudence et de la rigueur dont fait preuve le directeur de l’ERAFP et monde se porterait un peu mieux.
En outre pourquoi ne profiterions nous pas, Ă  l’occasion du dĂ©bat sur les retraites qui dĂ©passe largement d’ailleurs le cadre de la France, d’exporter notre système par rĂ©partition dans les pays anglo-saxons qui ne eux ne reposanet que sur le système par capitalisation dont on voit les mĂ©faits aujourd’hui dans le cadre de la crise financière mondiale. En efet, ces fonds acculĂ©s Ă  un rendement sans cesse croissant pour faire face eux aussi au vieillissement de leurs ayants-droits sont obligĂ©s de prendre de plus en plus de risques et spĂ©culent sur tout, y compris sur les Etats, au risque de faire s’effondrer le système capitaliste lui-mĂŞme, sans qu’il existe autre chose d’alternatif Ă  proposer. Un peu de système de retraites par rĂ©ppartition dans ces pays permettrait sans doute de faire tomber la pression sur ces fonds de pensions et notre monde vivrait sans doute un peu mieux!!!

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