1,5 million de vues en moins de trois semaines : c’est le public rassemblé, sur internet, par une vidéo montrant un homme déposer un gobelet dans une poubelle de rue. Imaginée par les services lillois des espaces publics et de la communication, la saynète montre une foule, massée au pied de l’Opéra, rendre hommage au passant inconnu qui ramasse enfin le déchet gisant près d’une poubelle. D’abord incrédule face au déchaînement d’enthousiasme que suscite son geste, le citoyen reçoit, hilare, son prix et son bouquet sous les vivats d’une fanfare pétaradante. Réalisé avec humour et « sans trucage », le tournage a plusieurs fois été reporté à cause de la météo : « Il était impératif de tourner en extérieur sur un lieu public », souligne Eric Lefebvre, directeur de la gestion des espaces publics. L’opération s’inscrit dans un plan de communication plus vaste auquel est associé le conseil municipal des enfants (CME), dont les membres apparaissent sur la vidéo – visible sur la page Facebook de la ville. Ces jeunes figurants ont aussi activement participé à la campagne d’affichage qui a précédé la diffusion de la vidéo. Par leurs crayonnages, une cinquantaine d’enfants du Centre médico-éducatif et de deux centres de loisirs ont métamorphosé des photos de déchets en monstres et des ustensiles de nettoyage en super-héros.
Dans la durée
Du 31 mars au 07 avril, la campagne de « teasing » a présenté des photos non légendées de trognon de pomme, de plaquette de médicaments vide, de peau de banane ou encore de balai, sur 223 espaces publicitaires répartis dans la ville. Puis, jusqu’au 28 avril, ont été exhibés le trognon devenu monstrueux, le « méga balai » bardé d’une cape et leurs onze comparses. Les treize visuels ont aussi été placardés sur les grilles d’un parc communal. « La campagne, réalisée en interne, s’inscrit dans la durée, observe Eric Lefebvre. Les visuels pourront, par exemple, être réutilisés sur les « points noirs », sites où l’on retrouve fréquemment des dépôts sauvages. » Ce type de campagne ne vise pas forcément à changer les comportements mais du moins à rappeler les efforts de la ville, qui consacre 14 millions d’euros par an à la propreté des espaces publics.
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