L’Union internationale des parlementaires (UIP) adoptera, le 6 décembre prochain au Sénat, une résolution sur la lutte contre le changement climatique, a annoncé le président de la Chambre haute, Gérard Larcher, le 28 mai au Palais du Luxembourg. La veille, une démarche similaire se sera tenue à l’Assemblée nationale.
Intervenant au milieu de la 21ème conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatique (Cop 21, 30 novembre – 11 décembre 2015, Paris-Le Bourget), cette prise de position de l’organisation internationale des parlementaires « peut mettre un coup de pression, à un moment où les négociations entre Etats sont susceptibles d’être en passe difficile », commente Ronan Dantec, sénateur (EE-LV) de Loire-Atlantique et porte-parole sur le climat de Cités et gouvernements locaux unis (CGLU), en tant que conseiller municipal de Nantes.
Figurer dans les conclusions de l’Onu
Les sénateurs ont demandé à Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, « que la contribution des parlementaires du monde figure dans les conclusions de la Cop 21 », indique Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.
Selon l’élu (UDI) de l’Eure, « il n’y a pas un pays du globe où les premiers impacts du dérèglement climatique ne se font sentir. Ces phénomènes ne feront que s’aggraver, menaçant à terme la paix dans le monde ».
Ronan Dantec abonde : « Aux quatre coins de la planète, la réalité du changement climatique est telle que cela crée une pression forte pour un accord. Les parlementaires et chefs d’Etat étrangers que reçoit le président Larcher lui parlent abondamment du dérèglement du climat. »
Stimuler les engagements nationaux
Gérard Larcher (UMP, Yvelines) souligne que « ce sont les parlements qui auront la tâche de décliner, au niveau national, les accords négociés au niveau international. Il est donc essentiel qu’ils échangent en amont de la Conférence de Paris ».
Inquiet de la faiblesse des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre produits à ce jour par les Etats (une dizaine, en incluant l’Union européenne qui parle d’une seule voix), le président du Sénat estime que « des pays phares peuvent en entraîner d’autres. Il nous faut sensibiliser les dirigeants mais aussi les maires d’autres pays », considère-t-il, visant en particulier le monde de la francophonie. « La question du climat ne peut être qu’une affaire d’exécutifs, elle appelle aussi l’implication des citoyens et des collectivités territoriales. »
En amont du Congrès des maires (17,18, 19 novembre 2015), la délégation du Sénat aux collectivités territoriales et à la décentralisation publiera un rapport « mettant en avant les bonnes pratiques des collectivités rurales et urbaines », signale son président, Jean-Marie Bockel (UDI-UC).
Les travaux du Sénat peuvent être suivis sur la plateforme dédiée et sur Twitter #SénatClimat.
« Pousser les Etats à aller de l’avant »
Ronan Dantec, sénateur (EE-LV) de Loire-Atlantique, porte-parole de Cités et gouvernements locaux unis (CGLU)
« Dans la foulée du texte qu’adopteront les parlementaires du monde, le 6 décembre au Sénat, sera votée, le 7 décembre à l’Hôtel de ville de Paris, la déclaration qui conclura le sommet des gouvernements locaux pour le climat. Les organisations non gouvernementales (ONG) seront aussi montées au créneau. En outre, début juillet, au sommet « Climat et territoires » de Lyon, auront été rendus publics les engagements des réseaux mondiaux de collectivités, concernant les deux-tiers de la population du globe.
Toutes ces prises de position des autorités locales, des entreprises, des ONG vont pousser les Etats à aller de l’avant : leurs propres engagements seront sécurisés puisqu’ils pourront s’appuyer sur des partenaires sachant comment agir à leur échelle. Les interventions des élus locaux, des parlementaires, des représentants de la société civile facilitent le déroulement de la Cop et participent à la définition du point d’équilibre auquel doivent aboutir les négociations entre Etats. »
Cet article fait partie du Dossier
La diplomatie des territoires au service de la COP 21
Sommaire du dossier
- Sommet de Lyon : la mobilisation des territoires devra contaminer les Etats
- Les villes comptent bien « se faire entendre des États » à la Conférence sur le climat
- COP 21 : l’Union internationale des parlementaires mettra la pression sur les Etats
- « Sans les collectivités, tout accord climatique serait un vœu pieu »
- 31 villes d’Europe s’engagent pour une « commande publique bas carbone »
- COP 21 : les collectivités territoriales ne comptent pas œuvrer en coulisses
- Forum mondial de Daegu : les acteurs de l’eau veulent en faire un thème majeur de la Cop 21
Thèmes abordés