Nouvelle tête, mais aussi nouveau ministère de tutelle. La place laissée vacante en juin 2009 par André Santini ne se situe en effet plus au ministère de Comptes publics, mais à celui du Travail. Un symbole pour un gouvernement dont le premier ministre ne se cache pas de vouloir rapprocher les statuts des salariés du privé et de ceux de la fonction publique alors que le débat sur les retraites se profile à l’horizon.
Ayant développé de bonnes relations avec les syndicats de fonctionnaires qu’il a largement convaincu de signer plusieurs accords, Eric Woerth quitte donc Bercy en gardant le portefeuille de la Fonction publique. Pour aborder ses dossiers, il aura à ses côté le député maire de Draveil.
Georges Tron a débuté sa carrière politique comme conseiller parlementaire d’Edouard Balladur alors que celui-ci était ministre de l’Economie de 1986 à 1988, avant d’être élu député en 1993. Il reste alors parmi les proches du Premier ministre de cohabitation de l’époque. Né en 1957 à Neuilly-sur-Seine, il poursuit sa carrière de député, notamment en tant rapporteur du budget de la fonction publique et remporte la mairie de Draveil (Essonne) en 1995.
Mouvement de Villepin
Il se rapproche ensuite peu à peu de Dominique de Villepin, dont il devient membre du conseil d’administration de son club. L’ancien Premier ministre doit d’ailleurs annoncer le 24 mars la création de son mouvement, auquel le nouveau secrétaire d’Etat devrait adhérer. « Je ne crois pas qu’il y aura d’incompatibilité à en faire partie », a-t-il déclaré à ce propos sur Europe 1 le 23 mars.
Peu connu des syndicats de la fonction publique, il devra assumer lors des premières rencontres d’avoir promis en 2005 dans un rapport le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Une mesure suivie par le gouvernement actuel et assez peu populaire dans la fonction publique.
A peine nommé, le secrétaire d’Etat à la Fonction publique a dû faire face à sa première grève. Dans le défilé parisien le 23 mars, les slogans n’étaient pas prêts pour ce nouveau membre du gouvernement dont les manifestants ne savaient trop encore quoi penser. « La nomination d’un secrétaire d’Etat, qui n’était pas remplacé depuis le départ d’André Santini, en tant que tel est forcément un geste, maintenant sur la qualité du secrétaire d’Etat, on verra dans les échanges qu’on aura avec lui ce qu’il va nous réserver. A titre personnel, il semble qu’il ait une vision assez libérale de la fonction publique en général et on peut donc avoir quelques appréhensions », a tout de même déclaré Jean-Claude Le Nay, secrétaire national de l’Interco – CFDT.
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