A la veille de la 9e Conférence des villes qui se déroulera le 23 septembre à Paris, Michel Destot, le président de l’Association des maires des grandes villes de France, nous en présente le programme et les enjeux.
Avec toutes ces réformes en cours concernant les collectivités, quelle va être selon vous l’ambiance de cette conférence des villes ?
Chaude et chaleureuse je l’espère. Nous attendons plus de 10.000 personnes à l’Hôtel de ville de Paris. Les thèmes abordés et l’ouverture sur le monde opérée à cette occasion seront des éléments d’attraits, de même que la venue du ministère de l’Intérieur Brice Hortefeux sur fond de réforme des collectivités et de la taxe professionnelle.
Sur ces deux points, il semble que le gouvernement agira moins rapidement que prévu. Ces réformes seront sans doute votées après les régionales de 2010. Le mode de scrutin envisagé pour les conseillers territoriaux a été retoqué par le Conseil d’Etat et sur les métropoles, nous en sommes déjà au 4e avant projet. Enfin sur la taxe professionnelle, les villes ne laisseront pas passer le projet en l’état.
Le programme qui touche à l’attractivité, à la ville de demain et à l’environnement est-il en décalage avec cette actualité ?
Il n’est pas forcément contradictoire car les grandes villes mondiales se regroupent actuellement ou se mettent en réseau pour être plus compétitives. Elles sont saisies de différents défis comme l’immigration, les changements climatiques, etc.
Sur la partie environnementale, quels sont les enjeux pour les villes ?
C’est un enjeu d’aménagement du territoire. Les architectes doivent travailler pour mettre en cohérence l’habitat et les lieux de travail. Nous sommes confrontés à des problèmes d’étalement urbain et de réhabilitation de l’habitat ancien. A Grenoble, nous avons de nombreux bâtiments qui posent problèmes au niveau de leur consommation énergétique et il faut trouver des financements pour effectuer les travaux nécessaires. La conférence sera l’occasion d’échanges d’expériences à ce sujet.
La période de crise que nous traversons est-elle particulièrement opportune pour évoquer les questions d’attractivité et de construction de la ville de demain ?
Même en dehors des crises, il faut s’interroger à ce sujet, même si dans ces périodes l’urbanisation s’accentue. 18.000 personnes s’installent chaque jour en ville, posant la question de leur intégration et des risques de chômage et de pauvreté liés à ces migrations.
Vous avez rencontré récemment les secrétaires d’Etat à la Ville, Fadela Amara, et au Logement, Benoist Apparu, qu’en est-il ressorti ?
A les entendre, nous sommes d’accord sur les objectifs notamment sur la rénovation urbaine, la densification des villes ou les quotas de logements sociaux posés par la loi SRU. Mais il manque les moyens, par exemple pour la protection thermique de l’habitat et surtout pour la politique de la ville.
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