Que préférez-vous ? Payer 1 524,9 euros pour avoir des données exhaustives sur la dotation globale de fonctionnement (DGF) attribuée l’année précédente à toutes les collectivités locales françaises ou avoir librement accès à des données… tronquées ? La Direction générale des collectivités locales (DGCL), fournisseur de ces données, a en fait déjà répondu par le second choix.
La DGCL, qui avait en juin décidé de ne plus éditer ces données sur CD-Rom en 2014, était, dès le mois d’août, pressée par le Parlement – via une question de Lionel Tardy – qui souhaitait « connaître les mesures » que le gouvernement comptait « mettre en œuvre pour favoriser une réelle politique d’open data de la part de la DGCL ». Le député de Haute-Savoie s’était alors ému de « l’ouverture restreinte et faible » de ces données publiques et dénonçait une « politique contradictoire avec les objectifs définis par le rapport Trojette ».
Le gouvernement avait, conformément à ce rapport, promis de « redéfinir les critères justifiant une exception au principe de gratuité qui donneront lieu à des décisions de suppressions des redevances. Les redevances perçues par la direction générale des collectivités locales (DGCL) en font partie. »
Il manque l’essentiel – Dont acte. Désormais, ces données sont accessibles ici . Mais il manque l’essentiel que constituent les critères et agrégats intermédiaires entrant dans les calculs, c’est-à-dire tout ce qui permet la compréhension et l’expertise ainsi que les traitements et comparaisons statistiques indispensables à l’analyse financière et indirectement, à une meilleure efficacité des services publics.
« Rien ne peut justifier que l’on prive les collectivités d’une information aussi précieuse » s’indigne Yann Le Meur, PDG de Ressources consultants finances. « Cette rétention d’informations financières, jusqu’ici disponibles, est en parfaite contradiction avec l’esprit du nouveau portail de partage des données publiques qui se veut « au service du fonctionnement démocratique et de l’efficacité de l’action publique », poursuit-il.