C’est la plus grande mosquée de France, au dire du maître d’ouvrage, l’Association de la mosquée et du centre islamique de Reims (Amcir). Celle en tout cas qui affiche la salle de prières la plus spacieuse, puisqu’elle peut accueillir jusqu’à 2 000 hommes, et un millier de femmes dans la mezzanine.
L’édifice s’étend sur 3 750 m2 et se compose de deux ailes symétriques disposées de part et d’autre d’un vaste hall central : l’espace cultuel proprement dit et l’espace culturel, qui comprend notamment une bibliothèque, un salon de thé, une salle polyvalente et des salles de cours.
Minaret minoré – Surmonté de deux coupoles, le bâtiment joue la carte de l’intégration architecturale. Son style oriental se fond dans le paysage grâce à l’ajout de vitraux et de grandes baies vitrées en ogive qui rappellent l’emblématique cathédrale de Reims, mais aussi la basilique Sainte-Clotilde toute proche.
Même volonté de discrétion dans le minaret, dont la hauteur a été limitée à douze mètres pour être en conformité avec le PLU. L’Amcir, porteur du projet, souhaite d’ailleurs faire de la mosquée un lieu ouvert à tous, musulmans ou non, pratiquants ou pas.
Projet transpartisan – Un désir d’ouverture qui a sans doute encouragé les municipalités successives, de droite comme de gauche, à soutenir le projet.
C’est en effet sous l’ère Schneiter (DVD) que le conseil municipal a voté en 2002 l’autorisation de construire la mosquée puis a signé en 2003 l’acte de vente du terrain, tandis que c’est sous l’ère Hazan (PS), en 2008, que la première pierre a été posée par la maire en personne. Et c’est donc finalement sous le mandat d’Arnaud Robinet (UMP) que l’édifice vient de recevoir ses premiers fidèles.
Ni plainte, ni recours – « Nous ne voyons que des avantages à ce qu’une partie des musulmans de Reims (12 % de la population selon certaines estimations, ndlr) puissent pratiquer leur culte dans un bâtiment neuf », indique Xavier Albertini, 2e adjoint au maire.
L’élu, qui met en avant les « bonnes relations » entretenues par la mairie avec les représentants de cette religion, se félicite au surplus qu’aucun recours n’ait été déposé contre le permis de construire et qu’aucun riverain ne soit venu se plaindre de la présence de la mosquée.
Dons et soutiens étrangers – La construction de la grande mosquée de Reims a coûté 7 millions d’euros environ. Outre les dons recueillis auprès des particuliers, les porteurs du projet ont pu compter sur le soutien financier du Qatar et du Koweït, ce dernier pays ayant apporté à lui seul 3 millions d’euros.
La ville de Reims et le département de la Marne avaient accepté en 2007 le principe d’une garantie d’emprunt, « mais ni le porteur de projet ni la banque n’ont donné suite », explique-t-on au conseil général.
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