Les cinq chambres de commerce et d’industrie (CCI) du Nord-Pas-de-Calais ont décidé de fusionner à l’horizon 2015. Ce choix de créer une seule et unique « CCI Nord de France » est un acte d’anticipation fort. Il vise tout d’abord à faire face aux amputations de nos budgets par l’État.
Pour la seule année 2014, les ressources fiscales des CCI ont diminué de près de 20 %, nous obligeant à puiser dans nos réserves, réserves évidemment épuisables. Les CCI ont commencé à payer une lourde contribution à la diminution du déficit public. Et rien n’indique que cela va s’arrêter là.
Réduire les frais de structure – Plutôt que d’être étouffées progressivement, les CCI du Nord-Pas-de-Calais ont choisi de ne pas subir et d’agir vite en préparant leur fusion. Cette décision de fusionner les CCI en une seule (il y avait encore 14 CCI en 2007) nous permettra de réduire très fortement les frais de structure, pour garantir le financement des actions « cœur de métier » en direction des entreprises et des territoires et pour maintenir les engagements d’investissements productifs, en particulier pour les ports et les écoles que nous gérons.
Cette fusion est également une manière d’aller au bout de la réforme consulaire non aboutie de 2010. Celle-ci a précisé les attributions des CCI de région et, souvent de manière incomplète, fixé les relations entre les CCI de région et les CCI territoriales.
Dans le Nord-Pas-de-Calais, sur la période 2011-2013, le processus de régionalisation a été mené dans le strict respect des textes applicables. Pour autant, l’exercice reste inachevé. Enfin, cette décision vise aussi à préparer le séisme que risque de produire la future réforme territoriale qui pourrait considérablement renforcer les pouvoirs économiques des régions et des métropoles, sans que l’on connaisse bien le rôle accordé demain aux CCI.
En faisant valoir ainsi notre choix, nous transformons ces menaces en opportunité. C’est une première en France ! Pourquoi maintenant ? Si cette CCI unique n’est pas opérationnelle juste après les élections consulaires de novembre 2015, il faudra attendre la prochaine mandature, en 2020, ce qui me semble très dangereux. En enclenchant le processus maintenant, nous sommes assurés que la nouvelle organisation pourra entrer en vigueur à temps !
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