Question essentielle de la décentralisation, le devenir du bloc communal est occulté par l’attention accordée à la reconfiguration du périmètre des régions. Il n’est ainsi abordé qu’à travers des ajustements techniques (relèvement du seuil de population à 20 000 habitants pour les communautés de communes, extension des compétences), sans que le terme même de commune n’apparaisse. Suprême aveu du déni dont cette question fait l’objet !
Si les communes et leurs établissements publics de coopération intercommunale forment un tout, reconnaissons que cet ensemble est totalement inachevé. Qu’il s’agisse de la question des transferts de charges, de la répartition du fonds de péréquation intercommunal et communal, des mutualisations de personnels, cette construction n’est qu’une suite d’agencements pour lesquels la complexité n’a d’autres objectifs que le maintien, par-devers tout, de la clause générale de compétence des communes.
Au-delà des coûts qui en résultent, la question du devenir du bloc communal ne peut plus continuer d’être confinée dans une dimension muséographique dans laquelle ses défenseurs autoproclamés ne cessent de l’enfermer. Elle ne peut pas non plus se résumer à des transferts de compétences aux structures intercommunales.
Disparition de la commune – Poursuivre dans cette voie ne pourra que laisser libre cours Ă la disparition de la commune, Ă partir de la seule contrainte financière : or n’oublions jamais que c’est Ă cette Ă©chelle que s’exercent les solidaritĂ©s. La commune doit ĂŞtre rĂ©inventĂ©e. Osons l’esquisser, sans attendre, tel Godot, une unanimitĂ© de la dĂ©cision.
Une nouvelle architecture est possible, oĂą la gĂ©nĂ©ralisation de la commune nouvelle – dont le seuil de population ne pourrait ĂŞtre infĂ©rieur Ă 5 000 habitants – constituerait le prĂ©alable. Et autoriserait de concevoir une intercommunalitĂ© sur des territoires Ă©tendus (40 000 hab.) qui n’exercerait principalement que des compĂ©tences d’économie d’échelle, d’amĂ©nagement du territoire et oĂą s’exercerait la pĂ©rĂ©quation.
De l’audace ! Substituons le principe de subsidiarité à la longue litanie des ajustements techniques qui ne font aucun sens pour les populations, élus et personnels territoriaux.
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