Jean-Louis Tourenne, le président du conseil général d’Ille-et-Vilaine, ne mâche pas ses mots en dénonçant les conséquences financières des réformes en cours pour son département.
«Nous en avons ras-le-bol de nous faire admonester par les plus grands gaspilleurs, marre de la mystification autour du prétendu « millefeuille »», a-t-il expliqué le 17 novembre à Rennes, dix jours avant la tenue d’une session extraordinaire du conseil général consacrée à ces questions.
Depuis trois mois, la préparation du budget 2010 donne des sueurs froides aux services. Ils ont calculé que la dégradation des perspectives budgétaires allait se situer entre 14 et 20 millions d’euros en 2010, avec un doublement de l’effet de ciseaux en 2011, suite à la réforme fiscale.
D’où la proposition, qui sera débattue par l’assemblée le 27 novembre, de tailler dans les dépenses en 2010. Les subventions de fonctionnement aux tiers publics (communes, EPCI, syndicats intercommunaux, etc.) vont être réduites de 30% l’année prochaine, et celles versées aux tiers privés (associations et entreprises), de 20%.
Financements remis en cause
Parallèlement, les dotations aux investissements feront l’objet d’un moratoire, et seuls les engagements signés avant le 31 décembre 2010 seront honorés, prévient Jean-Louis Tourenne.
Une décision qui risque de remettre en question de nombreux financements d’équipements et d’infrastructures, en raison du rôle déterminant joué par l’apport du conseil général dans le bouclage des tours de table.
«Pour tout ce qui touche les subventions aux associations, nous rechercherons avec elles des solutions d’accompagnement non financier pour les aides à faire face à cette situation difficile», précise l’élu.
Pour les entreprises du secteur de la construction, l’impact en termes d’emploi pourrait être très important en cas de report ou d’annulation de projets. De quoi neutraliser les effets positifs du plan de relance mis en oeuvre au début de l’année.
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