Le Forum pour la gestion des villes et des collectivités territoriales présentera lors des entretiens territoriaux de Strasbourg les 2 et 3 décembre une étude sur la fonction RH décrivant l’évolution du métier dans les collectivités.
A l’issue d’entretiens avec 16 directeurs des ressources humaines de différentes collectivités de tailles diverses, Anne Grillon, responsable de l’observatoire des ressources humaines du forum et auteure de l’étude, estime qu’aujourd’hui «les DRH doivent faire plus avec moins de moyens». Selon cette ancienne DRH de la ville de Chartres, cette fonction est «au milieu du gué, en voie de reconnaissance. Le métier est difficile à vivre car ceux qui l’exercent sont pris entre les besoins d’une gestion plus rigoureuse exigée par la situation financière et la paix sociale voulue par les élus».
Autre enseignement de l’étude, ces derniers sont plus impliqués dans le fonctionnement général des collectivités et leur place est «centrale» dans la définition de la politique GRH. Toutefois, les entretiens ont révélé que «les élus ont un niveau d’exigence trop faible vis-à-vis des RH et en sous-estiment les possibilités».
Les ressources humaines se transforment, de nouvelles obligations apparaissent avec «plus de cogestion avec les managers et des relations avec les agents plus individualisées», indique Anne Grillon. Les DRH demandent d’ailleurs un rattachement aux directeurs généraux des services ce qui permettrait de les légitimer en interne et de mieux les associer aux projets, ajoute-t-elle.
«On pourrait attendre autre chose des RH, mais il est difficile d’être audacieux et innovant sans remettre en cause les avantages ou les situations acquises», observe l’auteure de l’étude. Une des causes provient de la gestion peu autonome de l’emploi dans les collectivités, en particulier à cause de la faible marge de manoeuvre sur les rémunérations ou les départs des agents.
Aspect financier
Malgré l’augmentation des contraintes financières, le métier conserve sa spécificité par rapport au privé : «Les DRH insistent sur les particularités des collectivités. Ils y tiennent et n’aimeraient généralement pas exercer dans le privé. Ils apprécient un environnement où la logique économique ne prime pas», explique Anne Grillon.
Cette mentalité se reflète aussi dans la «difficulté des managers à discriminer, notamment dans les répartitions des salaires», continue-t-elle.
Enfin, la responsable de l’observatoire des ressources humaines du forum a pu constater que la qualité des RH est désormais vue comme ayant un impact sur les services de la collectivité. «Les ressources humaines sont très impliquées dans le développement des compétences et un mauvais accueil des agents en relation avec le public est considéré comme une faille de leur part», a-t-elle constaté.
Les DRH interrogés font aussi remonter de nouveaux rôles qui leur incombent du fait de ces responsabilités nouvelles. Ils doivent ainsi investir le champ de l’organisation du travail et celui des risques psychosociaux. «Force est de constater que tous les exécutifs n’associent pas nécessairement performance de l’organisation et GRH. Curieusement leur niveau d’exigence reste assez faible», tempère l’étude.
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