Comment la politique de prévention et de lutte contre les drogues et la toxicomanie est-elle prise en compte au niveau territorial, et particulièrement au niveau régional ? Comment cette politique publique est-elle relayée par les chefs de projets de la Mildeca (ex-Mildt) placés auprès des préfets de régions et de départements ainsi que les élus, fonctionnaires territoriaux et autres associations ?
Pas de « chefs de file » – Ces questions, six inspecteurs de l’IGAS, l’IGS et l’IGSJ ont cherché à y répondre dans un épais rapport de 128 pages, remis le 15 avril au premier ministre.
A l’heure où la Mildeca impulse un nouveau plan gouvernemental, les inspecteurs auteurs de ce rapport n’y vont pas par quatre chemins. Selon eux, le système de pilotage territorial dysfonctionne, avec :
- Des chefs de projets régionaux qui « ne jouent pas le rôle de chefs de file » de la lutte contre les drogues et la toxicomanie qui leur a pourtant été dévolu ;
- Faute de disponibilité et d’affectations à long-terme, les chefs de projets départementaux ne seraient guère plus efficaces ;
- L’articulation entre la déclinaison territoriale des stratégies de la Mildeca et les politiques connexes (prévention de la délinquance, politique de la ville, sécurité routière, etc…) est « mal assurée », les structures du partenariat local n’ayant qu’un « lien distant » avec la Mildeca ;
- La coopération entre les chefs de projets Mildeca et les collectivités territoriales est « insuffisamment recherchée »
« Saupoudrage financier » – S’ils reconnaissent la « faiblesse de ses moyens » de la Mildeca et de ses chefs de projets locaux, les auteurs du rapport dénoncent « un saupoudrage financier préjudiciable à l’efficience de la lutte contre les drogues et la toxicomanie. »
D’où, entre autres, leur souhait de clarifier les responsabilités des différents échelons, du national au territorial. Deux préconisations ont été faites en ce sens, en termes d’organisation administrative du dispositif.
Elaboré par trois corps d’inspection – l’Inspection générale des affaires sociales, l’Inspection générale de l’administration, l’Inspection générale des services judiciaires – sous l’égide du secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SG-MAP), ce rapport avait été demandé en avril 2013 par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca, ex-Mildt), afin de « moderniser » son dispositif territorial. Il n’y a plus qu’à.