Le préfet de l’Ardèche vient de prendre l’initiative de créer, par arrêté, le périmètre d’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI), rassemblant 27 communes autour de Privas, chef-lieu du département (9600 hab.). La possibilité pour les préfets d’être à l’origine de la création d’un EPCI leur a été offerte par la loi Chevènement du 12 juillet 1999. Mais jusqu’à présent, ils n’ont que très exceptionnellement usé de cette prérogative. « L’Ardèche est très en retard en matière de coopération intercommunale institutionnelle », fait valoir le préfet. Désormais, les communes ont trois mois pour se prononcer sur le périmètre proposé. Or rien n’indique, aujourd’hui, qu’une majorité qualifiée se dessinera.
Les partisans du périmètre préfectoral jugent, à l’instar du maire de Privas, Michel Valla « qu’il donne un sens à la situation géographique centrale du chef-lieu. Il s’agit de fédérer les potentialités de notre territoire », souligne-t-il. Mais de nombreuses communes, incluses dans ce périmètre, contestent sa pertinence et affichent clairement leur volonté de décliner l’offre. Au nom de projets plus modestes, « à taille humaine », actuellement à l’étude, comme l’indique Jacques Nodin, maire de Rochemaure. Ce dernier ne se sent pas appartenir à un bassin de vie incluant Privas, et déplore que l’on la commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) qui s’est prononcée en faveur du périmètre préfectoral, n’ait pas suffisamment été informée des autres projets existants. Le maire de Privas reconnaît ce défaut de communication. En aparté, d’autres expliquent l’hostilité de certaines communes au projet par la présence d’une centrale nucléaire (à Cruas), et de zones industrielles très denses sur le territoire de leurs communes.
Jacques Paquier
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