« Je préfère des réformes qui ne vont pas jusqu’au bout d’une logique, mais qui sont réalisables ». Auteur du dernier rapport en date sur les institutions de la FPT (voir La Gazette du 7 juillet, page 18), Jean Courtial aurait-il péché par excès de pragmatisme ? Pour l’ensemble des acteurs de la FPT, qu’ils soient acquis à la cause des centres de gestion ou à celle du CNFPT, qu’ils soient élus locaux ou fonctionnaires, certaines propositions – notamment l’affiliation des grandes collectivités aux centres de gestion et la définition d’un cadre collectif pour la gestion de la FPT – apportent des avancées. Mais elles restent insuffisantes. « Le rapporteur a bien saisi les enjeux des territoires et des institutions de la FPT », estime Françoise Descamps-Crosnier, présidente du groupe de travail sur la FPT à l’Association des maires de France, « mais le résultat n’apporte pas les clarifications attendues », ajoute-t-elle. Pour André Laffly, président du centre de gestion de Saône-et-Loire et membre du groupe Courtial, « il y avait deux options pour aborder une réflexion appelée à déboucher sur des propositions d’évolution des structures de la FPT. L’une volontariste, résolue à répondre aux attentes très fortes de clarification des compétences entre les deux filières de gestion et de formation, à rechercher davantage de lisibilité, à promouvoir l’unicité de la FPT ; l’autre axée sur la recherche d’un impossible consensus et privilégiant le possible immédiat au souhaitable. Il semble bien, hélas, que ce soit la seconde qui ait été privilégiée ».
Pour le rapporteur, le CNFPT doit se recentrer sus ses missions de formation. Ce qui suppose que les centres de gestion assument les concours et les missions de gestion dont le CNFPT avaient la charge. Mais en proposant que le CNFPT continue d’organiser certains concours de catégorie A et les taches relevant de la connaissance de l’emploi territorial et de la gestion prévisionnelle, Jean Courtial suscite bien des interrogations. Nouvellement élu à la tête de l’Union des centres de gestion, Jacques Alain Bénisti a décidé de réunir dans quelques jours, le groupe de travail parlementaire qu’il co-préside afin d’élaborer un « contre-rapport ». Rue d’Anjou, une réunion est prévue le 16 juillet entre le président du CNFPT, André Rossinot, et les directeurs des délégations régionales, pour débattre du rapport. Car s’il ménage le rôle du CNFPT, Jean Courtial privilégie une évolution radicale de l’Etablissement, consistant à donner le statut d’établissements publics autonomes à ses structures régionales.
Emmanuelle Piriot
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