Les fleuves français canalisés, endigués et remodelés se rebellent contre ces interventions de l’homme en provoquant des inondations dévastatrices: en Alsace, des aménagements doivent permettre au Rhin de retrouver une partie de son ancien lit en cas de crue importante.
La mise en eau d’une zone artificielle de rétention des crues pouvant recevoir sur 600 hectares de terres une partie du trop plein du fleuve en période de crue a été testée jeudi à Erstein (Bas-Rhin), au sud de Strasbourg.
L’aménagement, appelé « polder », vise avec d’autres installations « à écrêter les crues du Rhin pour compenser les conséquences des divers aménagements du fleuve qui ont limité le champ d’expansion des crues », selon Dominique Ritz, ingénieur aux Voies navigables de France, établissement public maître d’ouvrage du projet.
Cette zone d’épandage des crues doit entrer en fonction à partir d’un seuil de débit de 3.600 m3/s qu’on trouve en moyenne statistique tous les 10 ans sur le Rhin. Un aménagement semblable est opérationnel depuis 1992 à Fort-Louis au nord de Strasbourg.
Le coût de l’installation d’Erstein, réalisée dans le cadre d’une Convention franco-allemande signée en 1982, s’est élevé à 25 millions d’euros entièrement financé par l’Allemagne.
Ce « polder » fait partie d’une série d’aménagements sur les deux rives du fleuve frontalier représentant un volume de rétention sur le Rhin supérieur, d’environ 270 millions de m3, d’ici 2020. Cinq des quinze « polders » prévus côté allemand sont déjà opérationnels.
Environnement
Inondation – Le Rhin corseté depuis des décennies, aménagé pour retrouver son lit
Publié le 16/01/2004 • dans : France
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