La Commission européenne a décidé mardi que Ryanair devra rembourser une partie des aides publiques accordées par l’aéroport de Charleroi, tout en affirmant ne pas vouloir remettre en cause le transport à bas prix nécessaire pour entretenir la concurrence dans le ciel européen. L’exécutif européen demande le remboursement du rabais accordé par la région de Wallonie à Ryanair sur la taxe d’atterrissage, un avantage évalué à 1 million d’euros depuis 2001. La Commission s’en prend aussi aux « rabais sur les redevances d’assistance en escale », qui ont représenté jusqu’à maintenant près de 4 millions d’euros d’aide pour Ryanair et devront être partiellement remboursés.
A cette occasion, la Commission a désormais limité à cinq ans les aides versées à chaque nouvelle ouverture de ligne, alors que Ryanair devait initialement en bénéficier pendant quinze ans.
En réaction, le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a jugé « équilibrée » la décision de la Commission européenne. « Elle reconnaît que certains avantages consentis par l’aéroport de Charleroi à la compagnie Ryanair ne sont pas acceptables en l’état », souligne-t-il. « Mais la Commission ne condamne pas pour autant l’ensemble des initiatives financières de cet aéroport en faveur de cette compagnie à bas prix ».
Cette action vise à « favoriser le développement des aéroports régionaux et y encourager l’arrivée et le développement de compagnies performantes » et à « donner aux collectivités locales plus de responsabilités dans leur gestion des aéroports », a-t-il précisé.
De son côté, la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Beauvais, dont l’aéroport est utilisé à 80 % par Ryanair, s’est déclarée « sereine ». Selon le président de la CCI, Jacky Lebrun, « il ne faut pas sous-estimer le développement économique et touristique régional réalisé grâce à des plateformes comme Beauvais ».
» Aujourd’hui l’aéroport de Beauvais représente 500 emplois directs et 1.200 emplois indirects. 80 personnes devraient être embauchées dans les deux mois à venir », a-t-il souligné. L’aéroport a réalisé un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros en 2003.
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