De l’extérieur et au moment où, sur d’autres territoires, le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (1) suscite certains remous, le consensus politique autour du projet de création de la métropole de Lyon peut surprendre.
En réalité, pour ceux qui ont participé aux différentes étapes de la montée en puissance du fait métropolitain à Lyon depuis la création de la communauté urbaine, en 1966, c’est une forme d’évidence et de continuité historique. A Lyon, la loi viendra entériner une construction qui correspond déjà à une réalité vécue par les principaux acteurs du territoire.
Les émeutes urbaines de 1981 ont déclenché une prise de conscience collective sur l’efficacité d’un système où le Grand Lyon assume le leadership, joue un rôle d’ensemblier pour actionner l’ensemble des leviers sur des territoires en crise. C’est à ce moment-là que le Grand Lyon est passé d’une « communauté de projet » à une « communauté de destin » et a acquis une légitimité à intervenir bien au-delà de ses seules compétences légales, pour répondre à des enjeux majeurs de cohésion sociale, puis de développement économique et de rayonnement international.
Chaîne de l’action publique – Avec l’intégration des compétences sociales du département, la métropole place l’habitant au centre de son intervention, en se donnant les moyens d’agir sur l’ensemble de la chaîne de l’action publique. Dans le domaine du logement, par exemple, la compétence sera unifiée depuis le financement de la création de logements jusqu’à l’accompagnement des individus, en passant par la gestion des attributions.
Les défis à relever en une année sont considérables : doublement de la taille de la collectivité (de 5 000 à 10 000 agents), rencontre des cultures du social et de l’urbain, gouvernance territoriale à réinventer, et cela dans un contexte de ressources contraintes.
La création institutionnelle de la métropole, au 1er janvier 2015, sera le point de départ de la construction d’un projet d’une ampleur et d’une complexité inédites. C’est notre capacité à faire converger les valeurs des élus et des agents – et, in fine, à porter une vision commune – qui sera, demain comme hier, au cœur de la réussite du projet métropolitain.
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