La fréquentation des quelque 4000 sites patrimoniaux protégés de l’Ile-de-France pèse pour 5,2 milliards d’euros dans l’économie de la région : 400 millions d’euros de retombées directes (billetterie des sites et des événements, achats sur place dans les boutiques, activités de restauration du bâti…), et 4,8 milliards de retombées indirectes (activités liées au tourisme : restauration-hôtellerie, produits dérivés…).
Telles sont les données avancées par la préfecture d’Ile-de-France, dans une évaluation présentée en septembre 2013 (1).
1 euro investi, 70 euros de retombées – « Avec de tels chiffres, il est difficile d’ignorer la dimension économique du patrimoine francilien », conclut Jean Daubigny, préfet de la région Ile-de-France et de Paris. Le plus souvent, quand on parle « patrimoine », on pense « dépenses », en oubliant les recettes. »
Or le ratio dépenses-recettes est très favorable en Ile-de-France.
L’Etat y investit 22 millions d’euros au titre de la restauration du bâti, auxquels s’ajoutent les contributions des collectivités territoriales, estimées à 52 millions d’euros. Soit un total de 75 millions d’investissements publics. « Nous sommes arrivés à la conclusion que 1 euro investi dans le patrimoine d’Ile-de-France génère quelque 70 euros de retombées économiques», calcule le préfet.
125000 emplois – De plus, la préfecture a recensé quelque 125 000 emplois liés directement ou indirectement au patrimoine, dont 70 000 dans les métiers du tourisme, de la restauration et valorisation du patrimoine. « Des emplois qualifiés et non-délocalisables, ce qui en accroît l’intérêt pour notre région », souligne le préfet.
6000 emplois relèvent des fonctions publiques d’Etat ou territoriale (agents travaillant sur les sites ou dans les administrations gestionnaires) (2).
Pour le préfet, « ce secteur a donc toute sa place dans l’économie francilienne et dans la montée en puissance des contrats d’avenir et contrats de génération. »
Les premiers concernent surtout les médiathèques, musées, services d’archives. « Cet éclairage économique que nous apportons permet d’attirer l’attention d’acteurs comme les missions locales, qui connaissent peu le secteur du patrimoine ».
Les seconds concernent les entreprises intervenant dans l’entretien et la restauration du bâti. Un domaine d’activité où la reconnaissance des savoir-faire, souvent rares et pointus, et leur transmission, des professionnels aguerris vers les jeunes en cours de formation, ont une importance déterminante pour la préservation des métiers. « Ce type de contrat s’avère particulièrement intéressant dans ce secteur », plaide le préfet.
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Notes
Note 01 Pour obtenir ces chiffres, la préfecture s’est inspirée de la méthode appliquée par l’Agence régionale du patrimoine en PACA pour réaliser, en 2009 pour l’ «Etude nationale des retombées économiques et sociales du patrimoine », Hervé Passamar, 2009 Retour au texte
Note 02 la préfecture ne dispose pas de données permettant de distinguer les effectifs des deux fonctions publiques dans le secteur du patrimoine Retour au texte