Maire de Pau depuis 1971, André Labarrère, est mort le 16 mai, à l’âge de 78 ans. André Labarrère avait dévoilé le 11 avril qu’il souffrait d’un cancer, tout en assurant qu’il n’avait pas du tout l’intention d’abandonner ses mandats et s’abstenait au passage de désigner un quelconque successeur.
Né le 12 janvier 1928, « Dédé », comme le surnommaient nombre d’élus locaux de tous bords, avait été élu député des Pyrénées-Atlantiques pour la première fois en mars 1967. En 1981, il est devenu ministre délégué, chargé des Relations avec le Parlement alors que François Mitterrand, qu’il côtoyait depuis 1967, accédait à la présidence de la République. Il a conservé ce portefeuille jusqu’en 1986. Il s’est fait réélire cinq fois à la mairie de Pau, dans une région où pourtant le centre-droit domine.
Féru de nouvelles technologies, il avait fait de Pau l’une des premières villes de France dotée d’une infrastructure publique de fibre optique et de l’internet haut débit.
« J’ai eu tous les mandats. Député, sénateur, ministre, maire, conseiller général, président du conseil régional. Il ne me manque que la présidence de la République que je laisse à un Béarnais car je n’en ai ni les moyens ni l’envie », confiait-il sur son blog (andre-labarrere.fr).
Il faisait figure de mentor aussi bien dans la vie politique béarnaise que dans les rangs socialistes, malgré un franc parler dérangeant pour ses propres alliés et des prises de position iconoclastes. Siégeant au Sénat depuis 2001, il avait été l’un des tout premiers élus à annoncer publiquement son homosexualité, avant de prendre son monde à contre-pied en se déclarant opposé au mariage homosexuel en 2004, à une époque où Noël Mamère (Verts) célébrait à Bègles les noces d’un couple gay. « Etre homosexuel est très difficile à vivre. Quand je me suis déclaré, c’était pour aider les jeunes, pour leur dire : voilà vous êtes homos, acceptez-vous et tout n’est pas perdu » confiait-il au journal Sud-Ouest en mai 2004.
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