La veille, le député-maire UMP de Nice avait promis de « mater » les gens du voyage dans sa ville, taxant de « délinquants » ceux qui s’installent « par effraction » sur des terrains non aménagés. Il a aussi proposé de fournir à tous les maires de France son « mode d’emploi » pour combattre ces comportements.
« Ce qui se passe, c’est qu’il y a beaucoup de maires, en particulier des maires de droite, qui n’ont pas respecté la loi », les obligeant à aménager des aires d’accueil, a réagi lundi Michel Sapin, observant qu' »à partir de là, ils ne disposent pas des moyens légaux pour faire respecter eux-mêmes la loi ».
« Et c’est ainsi qu’on en arrive à cette forme de désordre. Mais il n’appartient pas aux maires de créer du désordre », a poursuivi ce proche du président François Hollande, pour qui la loi n’est pas à incriminer malgré les lenteurs administratives.
Interrogé sur la lassitude présumée des élus locaux qu’aurait traduite M. Estrosi, Michel Sapin a fait valoir que l’on « peut exprimer des inquiétudes sans utiliser des mots qui sont des mots de violence ».
« On ne combat pas la violence par la violence. On ne combat pas l’illégalité par l’illégalité », a-t-il encore souligné. Selon lui, « chacun doit respecter la loi, les maires les premiers puisqu’ils ont l’obligation d’avoir sur leur territoire une aire d’accueil ».
Concédant que « c’est le cas à Nice », il a plaidé pour que cette obligation soit respectée « partout » parce que « si vous le ne faites pas dans les autres villes autour de Nice, il y a un moment où il y a un trop plein ».
Si les communes de plus de 5.000 habitants se doivent d’aménager un terrain d’accueil pour les gens du voyage, « évidemment les Roms ou autres doivent eux aussi respecter la loi », a conclu le ministre.