« Vous êtes la cheville ouvrière de l’égalité des territoires », s’est exclamée jeudi 4 juillet Cécile Duflot, devant 450 développeurs locaux, réunis pour la première fois en congrès à Valence (Drôme) pour échanger et évoquer leur avenir dans un environnement chahuté.
Dans une vidéo enregistrée et diffusée en clôture de séance plénière, la ministre de l’Egalité des territoires et du logement a encouragé l’assistance à « trouver des solutions urgentes plus efficaces pour tous les territoires », capables de répondre « aux défis écologiques, économiques et sociaux » actuels.
« Tous les territoires doivent construire le fondement d’un développement durable et équilibré. Nous donnons le cap, mais en pratique, c’est à vous, développeurs locaux qu’il revient de mettre en œuvre cet objectif », a-t-elle expliqué. Cajoleuse, elle a loué la prise de conscience de ces acteurs : « Je crois en la capacité d’initiatives des développeurs territoriaux pour faire émerger des projets de développement ».
« Je nous retrouve dans le terme de cheville ouvrière », a d’ailleurs assumé Hélène Schwartz, présidente de l’Unadel (Union nationale des acteurs et des structures du développement local) co-organisatrice du congrès avec le collectif Ville-Campagne et l’IRDSU (Inter-réseau des professionnels du développement social urbain). L’action pour la ville, il en a aussi été question la veille, mais sur un ton plus impératif.
L’intercommunalité, chef d’orchestre – Le préfet Hervé Masurel, secrétaire général du comité interministériel de la ville, représentant François Lamy, ministre délégué chargé de la ville invité mais absent, a été plus directif concernant la mise en pratique de la réforme « Ville et cohésion urbaine », espérée d’ici l’automne.
« Pour faire fonctionner cette mécanique lourde, il va falloir une équipe projet bien structurée et il faut impérativement que ces contrats (prévus par la loi), trouvent une concrétisation rapide sur le terrain sous une autorité bien identifiée », a-t-il prévenu. Dans son esprit, le chef d’orchestre à un nom : « Nous privilégions l’intercommunalité ».
« Ces propos sont d’une nullité ! », n’a pas tardé à réagir Claude Jacquier, participant au congrès, chercheur retraité au CNRS et PDG de l’ODTI (Observatoire des discriminations et des territoires interculturels) : « Les mêmes mauvais outils vont générer les mêmes mauvais résultats ».
« On nous dit que la démocratie passe par l’égalité des territoires, l’action locale et la proximité d’un côté, mais de l’autre, on créé des métro-mégalopoles qui vont capter toutes les richesses et déséquilibrer les territoires », s’étonne Olivier Dulucq, administrateur de l’Unadel et maire adjoint de Treglonou (Finistère). « C’est un peu schizophrénique. »
Il reviendra, entre autres, aux développeurs territoriaux de résoudre ces contradictions, pour peu qu’ils aient encore des contrats à honorer et des moyens pour les réaliser. Certains participants n’avaient déjà plus de projets en cours, tandis que beaucoup d’autres craignaient de se retrouver dans le même cas à l’échéance des leurs, prévus pour la plupart en 2014.