Le ministre de la Fonction publique, Christian Jacob a annoncé le 14 décembre que la notation individuelle des fonctionnaires allait disparaître à partir de 2007 dans les administrations « volontaires » et serait progressivement remplacé par « des entretiens individuels ».
Cette mesure figurera dans le texte de loi sur la modernisation de la Fonction publique, présenté au Sénat le 21 décembre.
Les syndicats de fonctionnaires ont réagi à cette annonce et ont unanimement dénoncé les risques d’introduction d’un « salaire à la performance » et de « pratiques discrétionnaires ».
« C’est la porte ouverte à toutes les pratiques discrétionnaires et clientélaires par le chef de service évaluateur », a déclaré le secrétaire général de la CGT-Fonctionnaires, Jean-Marc Canon. Christian Jacob « introduit les critères de rentabilité dans la rémunération des fonctionnaires », alors que ce qui prime dans la Fonction publique « c’est l’efficacité sociale », a-t-il ajouté.
Gérard Aschieri (FSU) a également souligné que « la disparition de la notation chiffrée, quelles que soient ses faiblesses, enlèvent des critères qui permettent la comparabilité des situations et risque de donner plus de place à l’arbitraire dans le déroulement des carrières ».
L’entretien individuel d’évaluation va générer « une absence d’équité entre agents dans leurs évaluations « , craint Charles Bonnissol (CGC) qui s’interroge aussi sur la manière dont les primes seront réparties après les évaluations.
Le syndicat FO attribue quant à lui un « carton rouge » au ministre et estime que son « annonce unilatérale de supprimer la notation » vise à « établir la rémunération à la performance ».
Dans un récent entretien accordé à la Gazette que nous publierons dans notre numéro du 1er janvier, Christian Jacob a par ailleurs précisé que des discussions à propos de la suppression de la notation avaient actuellement cours avec la direction générale des collectivités locales pour application à la fonction publique territoriale.
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