Le « cancer social » de la précarité se banalise dans la Fonction publique, où les contrats de courte durée représentent 16% des postes, déplorent les militants de la FSU réunis cette semaine en congrès à Marseille.
« Il y a une idéologie qui se développe, y compris dans la Fonction publique, selon laquelle la précarité serait une voie normale d’accès au monde du travail », déplore Félicité Montagnac, enseignante en biologie dans l’Allier chargée des questions relatives à la précarité au Snes-FSU (principal syndicat du secondaire).
Ce « cancer social touche 16% des emplois publics et 12% dans le privé », précise-t-elle, citant des chiffres extraits d’uneétude de la direction des études du ministère de l’Emploi, publiés en mars 2006.
Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, s’inquiète lui d’un « renouvellement de la précarité sous des formes dégradées en termes de garanties et de droits ».
Dans ses orientations, la FSU cite l’exemple des postes d’aides éducateurs dans les établissements scolaires souvent remplacés par des emplois aidés pour lesquels aucune qualification n’est exigée.
Vacataires, contractuels, emplois aidés : les contrats hors statut ne « confèrent aucune liberté et ne permettent aucun projet à ceux qui en sont victimes », a déploré Gérard Aschieri, se prononçant pour la mise en place d’un « véritable plan de titularisation ».
La fonction publique territoriale est plus particulièrement touchée par le phénomène : selon Michel Angot, secrétaire général du Snuclias-FSU (collectivités locales), 20% des emplois y sont occupés par des non-titulaires.
« La précarité est plus forte dans la FPT parce qu’il y a beaucoup plus d’agents de catégorie C (la plus basse) et le renouvellement des postes se fait souvent au coup par coup », explique-t-il. »
Les collectivités bénéficient en outre d’une « grande liberté de recrutement » car le contrôle de l’Etat a été assoupli dans ce domaine depuis deux ans, précise Michel Angot.
Les nouveaux besoins, comme l’informatique ou la garde d’enfants, sont à ce titre emblématiques. « Les assistantes maternelles qui remplissent de vraies missions de service public en palliant le manque de places en crèche n’ont aucune garantie », déplore le responsable syndical, qui prône leur titularisation.
A Marseille, Gérard Aschieri veut demander aux congressistes de lui donner mandat pour une « initiative spécifique » contre le recours à ces emplois et améliorer les garanties des précaires en matière de logement, de protection sociale, etc.
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