Environ 20,3% des fonctionnaires d’Etat ont fait grève le 8 février, contre 18,2% lors de la dernière journée d’action comparable des fonctionnaires le 2 février 2006, selon les chiffres du ministère de la Fonction publique. La mobilisation témoigne d’un mécontentement persistant dans la fonction publique. Six fédérations représentant plus de 80% des fonctionnaires (CFDT, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa) sont à l’origine de cette journée d’action. Elles dénoncent notamment les 15.000 suppressions d’emploi prévues en 2007, évaluent la perte du pouvoir d’achat des fonctionnaires à 5,2% depuis 2000 et jugent « insuffisante » la hausse du point d’indice (base de calcul aux salaires) pour 2006, calquée sur l’inflation (1,5%). Des revendications qui ont fait l’objet de plusieurs mobilisations d’ampleur comparable depuis 2005.
A Paris, plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler en début d’après-midi depuis la gare d’Austerlitz jusqu’à Sèvres-Babylone.
A Marseille, entre 8.000 personnes, selon la police et 20.000 personnes, selon les organisateurs ont défilé en présence du candidat altermondialiste à la présidentielle José Bové.
2.600 à 4.000 personnes ont manifesté à Lyon, 3.200 à 4.000 à Bordeaux, 1.600 à 4.000 à Saint Etienne, 1.500 à 2.000 à Clermont Ferrand. D’autres manifestations étaient organisées en province comme à Rennes, Orléans, Toulouse, Metz, Nîmes, Nantes, etc.
La grève du 8 février s’inscrit dans le contexte particulier des échéances électorales. « Il y a un malaise profond des fonctionnaires. Je conseille aux candidats à la présidentielle de l’écouter », a souligné Jean-Claude Mailly (FO), en tête de la manifestation parisienne.
« Il ne faut pas que le gouvernement pense qu’il suffit de laisser passer l’orage, l’orage ne passera pas. Nous avons la preuve aujourd’hui que la période électorale ne démobilise pas », a déclaré Gérard Aschieri (FSU).
« Il y a des réalités économiques qui font craindre une détérioration des missions de service public au service de la collectivité, c’est valable aussi bien pour le rail, les hôpitaux et l’Education nationale », a déclaré Bernard Thibault (CGT) dans le cortège des cheminots qui estime que cette journée de mobilisation est un succès.
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