Dans le contexte actuel de disette budgétaire, l’Etat s’interroge sur les modalités de poursuite de la « politique de la ville » et du « programme national de rénovation urbaine ».
A la lumière de l’expérience des dernières années, on peut se poser la question du pilotage des projets de rénovation urbaine. En effet, la légitimité et la détermination soutenue du pilote conditionnent, pour une large part, la qualité des projets, le rythme de transformation des quartiers et, en dernier ressort, la satisfaction des habitants.
La complexité de ces entreprises implique une grande diversité d’intervenants, réunis sous la bannière théorique d’un pilote « porteur de projet » – qui est généralement le maire : bailleurs sociaux, services de l’Etat, du département, de la région, associations d’habitants, acteurs économiques, aménageurs, etc.
Diversité d’acteurs – Devant cette diversité d’acteurs, souvent puissants, poursuivant leur propre stratégie, il n’est pas toujours facile pour l’élu de jouer son rôle de porteur de projet, quand bien même il en a la volonté.
Ce rôle est aujourd’hui questionné. En effet, selon certaines hypothèses, il est envisagé que le portage de l’intervention publique dans les quartiers populaires se déplace de la commune vers l’agglomération, au motif, certes légitime, que nombre des difficultés vécues dans ces zones relèvent de solutions à l’échelle de l’agglomération : transports, économie, emploi, collecte des déchets, etc.
Il n’est pas certain que soit souhaitable un transfert systématique du pilotage à l’agglomération, plus éloignée du terrain et où les élus ne relèvent pas du suffrage direct.
Pragmatisme – En la matière, le pragmatisme devrait être la règle, à l’intérieur d’un cadre national stable, garanti par l’Etat : telle situation exigera un pilotage par le maire, au plus près du terrain, telle autre un portage par l’agglomération, confrontée à de nombreux quartiers en difficulté et organisée pour les traiter, telle autre encore nécessitera de faire intervenir une autre instance (Etat, région ?) en cas de défaillance, politique ou financière, de la part de la ville ou/et de l’agglomération.
Mais l’intelligence pragmatique ne saurait tenir lieu de politique : ces territoires et leurs habitants ont besoin d’une action publique qui fasse preuve de globalité, comme de continuité !
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