Un représentant CGT des agents de la ville de Drancy a comparu le 23 avril devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour « diffamation publique », sur plainte du député-maire Jean-Christophe Lagarde (UDF), pour un tract consacré à la « précarisation » des emplois municipaux.
Départageant ce qui à son sens relevait du « débat » légitime ou de la diffamation, le procureur Rémi Chaise a demandé la condamnation d’Henri Tamar pour certains des propos diffusés à l’été 2005, sans requérir de peine précise. Le jugement a été mis en délibéré au 21 mai.
Jean-Christophe Lagarde, qui n’était pas présent, a fait demander 15.000 euros de dommages et intérêts, son conseil dénonçant la « malveillance » et l' »acharnement » du syndicaliste.
L’éditorial incriminé, rédigé collectivement selon Henri Tamar, évoquait un « grand lessivage des employés », des situations dépassant « les limites du traitement humain » et des recrutements de contractuels « en usant des faiblesses de contrôle de légalité de la préfecture ».
Il avait valu à Henri Tamar d’être mis en examen pour « diffamation publique envers un citoyen chargé d’un mandat public », après une plainte déposée en octobre 2005 par Jean-Christophe Lagarde.
L’avocat d’Henri Tamar, Patrick Roulette, a demandé la relaxe de son client, estimant que les accusations portées l’étaient contre l’employeur de la commune et non contre la personne de Jean-Christophe Lagarde, qui ne pouvait donc pas se prévaloir d’être ainsi sali. Il a également fait valoir que la diffusion du tract était restée limitée aux agents territoriaux de la ville de Drancy et n’avait pas de caractère « public ».
Pour la CGT, cette affaire démontre une volonté de « criminalisation » de l’action syndicale. Elle s’inscrit de l’aveu même de l’avocat du prévenu dans un contexte de « conflit très fort entre les fonctionnaires territoriaux et la ville de Drancy », depuis que l’équipe de Jean-Christophe Lagarde a succédé à l’ex-municipalité communiste.
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