Les postiers européens sont appelés à une journée d’action le 6 juin contre la libéralisation du service postal prévue à partir de 2009, avec des « actions » à l’appel de la fédération syndicale Uni-Europa, pouvant aller jusqu’à la grève dans plusieurs pays européens, dont la France.
Les postiers européens sont invités à se mobiliser pour dissuader leurs dirigeants de soutenir une directive de la Commission européenne proposant l’ouverture à la concurrence au 1er janvier 2009 de la distribution des lettres de moins de 50 grammes, dernière chasse gardée des monopoles historiques.
Les 27 ministres européens en charge des télécommunications se réunissent le 7 juin à Luxembourg, pour discuter de cette directive.
L’Allemagne, qui préside actuellement l’Union européenne, souhaite arriver à un compromis avant la fin juin, mais cet objectif parait peu réaliste, trop de divergences existant entre les Etats membres.
De nombreux pays, dont la France, refusent en effet une libéralisation totale dès 2009 et réclament un délai supplémentaire.
La libéralisation du secteur a été engagée il y a près de 10 ans avec l’ouverture à la concurrence des envois de plus de 350 grammes. Le mouvement s’est ensuite poursuivi avec les plis de plus de 100 g en 2003 puis ceux dépassant 50 g en 2006.
Pour Uni-Europa Poste, « représentant plus d’un million d’employés de la poste, réunis en syndicats postaux dans tous les pays membres de l’UE », « les projets de l’UE vont se traduire inévitablement par une recrudescence des fermetures de bureaux de poste, des suppressions d’emploi à grande échelle et une course au moins-disant sur les salaires et les conditions de travail du secteur postal en Europe ».
En France, la CGT-PTT, la CFDT et FO, membres d’Uni-Europa, et la CFTC, appellent à des initiatives dans toutes les régions. Des préavis de grève ont été déposés, et un rassemblement est prévu à Paris devant la Poste du Louvre. L’Unsa-Poste soutient la journée d’action.
La CGT, premier syndicat de la Poste, redoute notamment une augmentation des tarifs pour le consommateur et la fin du prix unique du timbre.
Pour Jacques Lemercier (FO), « on fait pression pour repousser la discussion à 2011, car il y aura des milliers de suppressions d’emplois dans la filière courrier ».
Christian Illy (CFDT) s’inquiète de son côté du financement du « service universel postal », sorte de service minimum postal garanti, si le monopole des lettres de moins de 50 g n’est pas maintenu.
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