De 3 000 euros à 1 000 euros par an et par étudiant présent physiquement sur le campus de Sciences Po à Reims : la région Champagne-Ardenne, le département de la Marne et la ville de Reims ont donc décidé, après négociations avec l’école, de diviser par trois la subvention forfaitaire de fonctionnement versée à l’antenne rémoise du prestigieux établissement parisien. Et donc de réduire chacun des 2/3 leur propre participation, puisque le financement est réparti à parts égales entre les trois partenaires.
Cette subvention, croissante avec les effectifs, aurait atteint près de cinq millions et demi d’euros en 2016.
Décision prise avant le rapport de la Cour des Comptes – «Cette décision a été prise avant la publication du rapport de la Cour des Comptes pointant la mauvaise gestion de l’école, assure Serge Pugeault, adjoint au maire de Reims en charge du développement économique, des grands projets et de la culture. Elle résulte des difficultés budgétaires que rencontrent les collectivités territoriales, en particulier la région et le département, et d’une discussion entamée après le décès de Richard Descoings». « Mais ce rapport, complète l’élu rémois, vient en quelque sorte légitimer et conforter a posteriori notre décision. En tout cas, notre argent n’a pas servi à payer le salaire de l’ancien directeur !»
76 millions d’euros de travaux – Selon Serge Pugeault, cette mesure de restriction budgétaire va obliger Sciences Po à trouver d’autres sources de financement et peut-être à réduire son train de vie. Mais elle n’hypothèque pas la montée en charge du campus rémois, créé en 2010 et qui a pour vocation d’être le plus important de Sciences Po en province, avec une prévision de 1 800 étudiants français ou étrangers à l’horizon 2015-2016. Et surtout elle ne remet pas en cause les lourds investissements consentis par les collectivités territoriales pour la restauration et l’équipement du bâtiment historique qui abrite l’école, soit 76 millions d’euros de travaux et d’aménagements divers.
Un engagement qui fait grincer pas mal de dents à Reims, notamment du côté de l’université, où l’on se plaint d’une inégalité de traitement entre les différents établissements d’enseignement supérieur de la ville.
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