Presque 2 000 personnes ont saisi leur administration pour profiter de l’opportunité de rejoindre le secteur privé en 2006, selon la commission de déontologie de la fonction publique de l’Etat.
Dans son douzième rapport annuel, celle-ci indique avoir rendu l’an dernier 1 189 avis pour des fonctionnaires désirant migrer dans le secteur privé, chiffre en hausse de 21,4% par rapport à 2005.
La commission est chargée de juger si l’activité privée souhaitée par le fonctionnaire est compatible avec celle qu’il exerçait au service de l’Etat. Dans 73,6% des cas, elle a estimé qu’il y avait « compatibilité » entre le métier actuellement exercé et le poste souhaité dans le privé, et elle a émis un avis de « compatibilité avec réserve », dans 18% des cas.
Les « avis d’incompatibilité » sont peu nombreux (1,1%), comme ceux « d’incompatibilité en l’état » (0,8%). Exemple: des agents de l’équipement qui ont eu à connaître des marchés auxquels avaient répondu l’entreprise se proposant de les embaucher ou des policiers qui voudraient mener des investigations en tant qu’enquêteurs privés dans des zones où ils ont exercé.
La loi de modernisation de la fonction publique de février 2007 prévoit que seuls les agents exerçant des fonctions de contrôle ou d’autorité sont désormais obligés de passer devant la commission de déontologie, alors qu’auparavant tous y étaient obligés.
« Le nombre des retraités de la fonction publique qui exercent une activité rémunérée après leur admission à la retraite, surtout lorsque cette retraite est prise à 55 ans ou moins, ce qui n’est pas rare pour certaine professions (police nationale par exemple), est probablement supérieur à celui des saisines de la commission », estime le rapport.
La majorité des saisines (70%) concerne des demandes de mise en disponibilité.
Les fonctionnaires du ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie représentent 20,6% des saisines, devant l’Equipement (18,2%), l’Intérieur (14,2%), et l’ANPE (6,9%). La Défense connaît une diminution sensible (6,7%, contre 8,3% en 2005), tout comme l’Education nationale (5,3% contre 6,3 en 2005).
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