Benoît Huré a jeté un pavé dans la mare le 24 septembre lors de la séance plénière de l’assemblée départementale. Le président (UMP) du conseil général des Ardennes a en effet proposé d’interrompre le processus qui avait vu la création le 9 juillet dernier de l’agence de développement économique des Ardennes.
Cette nouvelle structure est ou était censée « détecter les projets porteurs d’investissements et créateurs d’emplois, et assurer des missions d’appui et d’assistance technique auprès des entreprises et des collectivités locales ».
Ce guichet unique est dirigé par un triumvirat composé du conseil général, des trois chambres consulaires (commerce et industrie, métiers et artisanat, agriculture) et des intercommunalités.
Chaque sous-groupe disposant du même nombre de sièges et contribuant financièrement à parts égales au financement de l’agence (200 000 euros chacun la première année).
Manque de représentativité et de concertation – Or, les deux principales intercommunalités ardennaises, celles de Charleville-Mézières et de Sedan, ont refusé d’adhérer en l’état à la nouvelle structure. Elles s’estiment insuffisamment représentées par rapport à leur poids démographique (près de la moitié du département) et dénoncent un manque de concertation.
Les deux agglomérations sont par ailleurs en phase de rapprochement, avec la compétence économique à la clé.
En l’absence de ces deux poids lourds, la chambre de commerce et d’industrie des Ardennes a décidé de suspendre sa participation à l’agence, pour donner le temps à son président de tenter de convaincre les élus réfractaires.
Face à ces atermoiements, le président du conseil général a donc annoncé son intention de « siffler la fin de la récréation » et de redistribuer aux entreprises du territoire les crédits initialement affectés en 2012 à l’agence.
Cesser les querelles de cour d’école – Mais rien n’a pour l’instant été officiellement acté, le conseil général se refusant désormais à communiquer sur le sujet. A l’inverse, le président du conseil régional a décidé de se mêler au débat.
« Il est temps que dans les Ardennes on cesse les querelles de cour d’école », écrit Jean-Paul Bachy (divers gauche), lui-même ancien maire de Sedan.
L’agence de développement économique des Ardennes est aujourd’hui une coquille vide, y compris sur le plan fonctionnel, puisque la directrice qui avait été recrutée s’était finalement désistée quelques jours avant sa prise de fonctions.
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