Les juges ont tranché et retenu dans le jugement du 24 septembre la thèse « d’un dysfonctionnement au sein de l’usine ». En première instance, le jugement du 19 novembre 2009 s’était limité à relever de nombreuses erreurs dans la gestion des déchets, mais faute de preuve avait relaxé le directeur du site et la société Grande Paroisse.
La défense a annoncé son intention de se pourvoir en cassation.
Les élus locaux unanimes – Unanimes derrière les associations de victimes, les élus toulousains ont salué un jugement « historique ». Indemnisé par le groupe Total avec la signature d’une convention le 25 juin 2004, la mairie de Toulouse avait fait appel en février 2009 aux côtés des victimes pour avant tout « connaître la vérité ».
Pierre Cohen, maire (PS) de Toulouse depuis 2008, salue aujourd’hui « la victoire de la vérité et un jugement qui établit les causes de cette catastrophe et désigne les responsables… Pour permettre un travail de deuil. »
Pierre Izard, président (PS) du conseil général de Haute-Garonne évoque « une décision importante pour la mémoire collective ».
Pour Martin Malvy, président (PS) du conseil régional Midi-Pyrénées, « il fallait que la justice passe, que les familles de victimes puissent s’appuyer sur un jugement clair, ce qui est désormais chose faite ».
Les autres sites Seveso de l’agglo dans le collimateur – En marge de ces déclarations, les élus EELV regrettent, au même titre que l’association des victimes Plusjamaisça, que le groupe Total et son président Thierry Desmarest n’aient pas été inquiétés.
Sa demande de citation à comparaître a en effet été jugée irrecevable.
Au-delà de la condamnation, les élus écologistes souhaitent un renforcement de la directive Seveso 3, plus contraignante que la réglementation actuelle. Ils pointent du doigt onze sites classés de l’agglomération dont deux en seuil haut, et demandent leur déplacement en dehors de toute agglomération.
Survenue le 21 septembre à 10 h 17, l’explosion d’un stock de nitrates d’ammonium destiné à la production d’engrais, avait causé la mort de 31 personnes, dont 21 salariés, et blessé 2 500 autres.
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