La manche française du championnat du monde des rallyes qui va se dérouler en Alsace du 4 au 7 octobre 2012 se peint en vert. Pour mieux faire accepter cette épreuve auprès des riverains et d’une opinion publique soucieuse d’environnement, la Fédération française de sport automobile (FFSA) a mis en place un programme pluriannuel de compensations carbone, dont le détail a été rendu public lundi 10 septembre.
120 000 euros – « Une démarche pilotée et financée à hauteur de 120 000 euros par la FFSA, permettant de compenser les émissions de CO2 intrinsèquement liées à l’organisation et au déroulement de la compétition en Alsace, et ce quelles que soient les précautions et mesures environnementales prises par les parties prenantes de l’événement », est ainsi mise en œuvre.
La base de cette démarche repose sur l’évaluation du bilan carbone de la course, effectuée l’an passé, constatant 2 700 tonnes de rejets de CO2, selon une méthode de l’Ademe.
Pour garantir leur engagement financier (1,44 million d’euros pour les 7 financeurs publics(1)), les collectivités ont dû donner des gages non seulement aux écologistes mais aussi à une opinion partagée quant à la pertinence de ce soutien financier.
A noter que les oppositions sont partagées selon la géographie politique des assemblées, l’UMP de la région et des départements soutenant le rallye tandis que les élus du même parti dénoncent l’initiative notamment à Strasbourg, où ils sont minoritaires, et que les PS strasbourgeois sont vertement tancés par leurs alliés EELV.
Volonté de pérenniser – La FFSA, qui souhaite ancrer l’épreuve dans une région qui offre l’avantage de disposer des capacités d’accueil pour l’organisation et un public estimé à 400 000 spectateurs en 2011, a donc mis les bouchées doubles pour montrer un visage vert du rallye.
« Des actions d’éco-conception de l’organisation ayant pour objectif la réduction des émissions compressibles sont mises en place », notamment en matière de transport en commun : les performances des TER et du réseau de bus départemental sont utilisées pour diminuer les émissions engendrées par les véhicules individuels des spectateurs.
Quant aux actions de verdissement, elles ont été travaillées avec les collectivités concernées : prolongation de parc paysager, modification de plans de coupe de forêts domaniales, corridor écologique, arrêt d’exploitation d’une forêt fragile pour 30 ans.
Au total, 10 500 tonnes équivalent CO2 pour des actions dont la mise en œuvre débute cet automne et se poursuit en 2013 et 2014.
10 500 tonnes équivalent CO2 – Dans l’esprit des organisateurs, il s’agit de contribuer à la pérennisation de ce genre de manifestation sportive, qui prête évidemment le flan à la critique. Les dirigeants de la FFSA font d’ailleurs remarquer en « off » que la transparence dont ils font preuve pourrait servir d’exemple à bien d’autres événements sportifs, dont l’impact est loin d’être neutre sur des environnements très fragiles, comme les sites montagnards traversés par de grandes épreuves cyclistes et qui attirent des foules considérables…
Thèmes abordés
Régions
Notes
Note 01 La région, les deux départements, la ville et la Communauté urbaine de Strasbourg, les villes de Mulhouse et Haguenau. Retour au texte