Le gouvernement doit « progresser » vers l’objectif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais ce ne sera pas possible en 2008, a déclaré le 31 juillet Gilles Carrez, rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale.
« Ce qui me paraît important c’est que petit à petit on progresse dans cet objectif de ne pas remplacer une partie non négligeable des fonctionnaires qui partent en retraite, car c’est une des rares marges de manoeuvre que nous ayons », a-t-il déclaré sur BFM, affirmant que tous les pays ayant eu à redresser leurs finances publiques l’avaient fait.
« En 2007, il n’y a que 15.000 non-remplacements par rapport à 60 ou 70.000 départs en retraite. Si on passe de 15.000 à 20 ou 25.000 voire 30.000, ça ne fera pas du 1 sur 2, mais 1 sur 3 », a-t-il observé sur BFM.
Concernant le séminaire gouvernemental convoqué le 31 juillet par le chef du gouvernement François Fillon, Gilles Carrez a jugé « vraiment intéressante » cette « approche collégiale où l’on rassemble autour d’une table l’ensemble des ministres dépensiers et où chacun de façon solidaire doit prendre en compte la contrainte générale de stabilisation de la dépense ».
« Jusqu’à présent, on avait une procédure individuelle, bilatérale, entre le ministre du Budget et chaque ministre dépensier et chaque ministre n’avait comme préoccupation que d’augmenter son budget indépendamment des considérations d’équilibre général », a-t-il observé.
Il s’agit « de faire rentrer l’édredon de toutes ces dépenses cumulées les unes aux autres dans une valise beaucoup plus étroite, parce que la dépense ne peut pas augmenter d’une année sur l’autre », a-t-il dit, estimant que les priorités seront l’enseignement supérieur, la justice, « peut-être la défense ».
Après le « paquet fiscal » adopté par le Parlement, « nous n’aurons plus les moyens de procéder à des baisses d’impôts supplémentaires si nous voulons garder comme priorité la baisse du déficit », a-t-il estimé.
« La priorité est de garder un niveau de dépense stabilisé et d’affecter les recettes supplémentaires (dues à la croissance) en priorité à la baisse du déficit. Et là je pense qu’on peut atteindre l’objectif fixé à l’horizon 2010-12 » de ramener les comptes publics à l’équilibre et la dette sous les 60% de produit intérieur brut (PIB), a-t-il dit.
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